mercredi 3 août 2016

Grands électeurs

Ne jamais oublier que les élections américaines se jouent État par État puisque ce sont les "grands électeurs" (GE) de chaque État qui élisent le président. Les "grands électeurs" sont proportionnels à la population de l'État et qui recueille le plus grand nombre de voix dans l'État, gagne TOUS les "grands électeurs" de l'État. Il faut 270 "grands électeurs" pour être élu.

Sur ce schéma on peut voir que Hillary Clinton est (à la date d'aujourd'hui) assurée de recueillir 226 "grands électeurs", il lui en manque 44 pour atteindre les 270. Pour elle les États où elle doit confirmer son avance sont une combinaison entre la Pennsylvanie (20 GE), l'Ohio (18 GE), le Michigan (16 GE) et la Floride (29 GE) ou la Caroline du Nord (15 GE) (et ne perdre aucun État "sûr" en plus, bien entendu).

Pour Trump c'est plus difficile car il n'a que 152 GE "sûrs" à date, il lui faut conquérir bien plus d'États qu'Hillary et une partie des États qui penchent pour elle actuellement.

Source : Princeton Election Consortium.

Billard à trois bandes

1 - Trump sort des énormités qui scandalisent tout le monde (sauf ses adulateurs);
2 - Paul Ryan (président (speaker) Républicain de la Chambre des Représentants) et John McCain dénoncent publiquement les propos mais pas le candidat;
3 - En rétribution, celui-ci annonce qu'il ne soutiendra ni le speaker Ryan ni McCain dans les primaires qui les opposent à des candidats Républicains plus à droite qu'eux-mêmes;
4 - Là-dessus, Obama déclare que Trump est complètement inapte à exercer les fonctions présidentielles et qu'il ne comprend pas comment Ryan et McCain ne se désolidarisent pas de Trump;
5 - Ce faisant il leur coupe toute possibilité de se désolidariser de Trump sauf à se décrédibiliser complètement;
6 - Obama fait donc d'une pierre trois coups, Trump, Ryan et McCain; boom! headshots !
7 - C'est mieux que The West Wing, sauf que ça se passe en vrai dans le pays le plus puissant du monde.

Quoi de neuf à Trumpland ?

De toute évidence les problèmes de personnalité de Donald Trump sont proches du pathologique. Voilà un type qui ne peut s'empêcher de s'en prendre violemment à tous ceux qui le critiquent publiquement, même quand son ressentiment va contre ses propres intérêts. Dans une campagne électorale il est, sinon normal, du moins courant, que les supporteurs des deux camps attaquent vivement le candidat d'en face sans, pour cela, provoquer de réactions outragées. Aujourd'hui nous voyons Trump dénigrer publiquement la famille musulmane d'un soldat mort au combat au prétexte que ces pauvres gens l'ont vertement critiqué à la Convention Nationale Démocrate (DNC), et puis dire qu'il avait envie de casser la gueule aux orateurs qui parlaient de lui à cette Convention, et aussi se moquer de la taille de Michael Bloomberg (ancien maire de New York), cracher sur la carrière d'un général qui n'est pas d'accord avec son idée de la politique étrangère des États-Unis. Il est clair qu'il n'a rien à gagner et même tout à perdre à s'en prendre à la mère éplorée d'un soldat mort au combat, par exemple, ou de se moquer de l'infirmité physique d'un journaliste. Le fait est qu'il ne peut s'empêcher de taper (et de préférence en dessous de la ceinture) sur tous ceux qui blessent son ego d'une manière ou d'une autre. Le fait est qu'il ne parvient pas à se contrôler même quand c'est son intérêt de le faire. D'où l'on peut conclure que son arrivée au pouvoir serait une catastrophe pour les États-Unis et compte tenu de la puissance et de l'influence de ce pays sur le monde, pour le monde entier.

Je pense même qu'au début, sa candidature était une façon de se venger de l'humiliation que lui a fait subir Obama au diner annuel des correspondants à la Maison Blanche, en 2011 (la veille de l'assaut réussi sur la maison de Ben Laden) et qu'il lui même été surpris que "ça prenne" !

S'il est battu, ce que je souhaite ardemment, je pense qu'il ne reconnaîtra jamais sa défaite, ce n'est pas possible pour son ego, il dira que les Démocrates et même l'establishment Républicain ont truqué les élections (il prépare déjà le terrain sur ce thème, cf. son discours d'hier soir), que les media ont été injustes avec lui et partiaux, qu'il a souffert de fausses rumeurs et de l'hostilité de tous les media vendus aux libéraux, etc. Jamais il ne fera un discours de concession, ce n'est pas possible compte tenu de sa personnalité borderline.

Trump n'a presque aucune chance de gagner ces élections et il le sait. Je crois que son but est d'endommager le système politique américain, de pratiquer la politique de la terre brûlée. Il sait qu'il peut tout se permettre et que l'électorat qui l'adule lui passera tout, même ses déclarations les plus scandaleuses et ses soutiens les plus inacceptables (comme l'ancien Grand Sorcier du KKK) et qu'in fine il pourra s'en tirer et instiller une défiance mortifère dans le système en disant qu'il a perdu parce que les cartes étaient faussées. Il n'a aucune intention de "pivoter". A-t-il même vraiment l'intention d'être Président ? Je n'en suis pas sûr.

Reprise !

D'un coup l'envie me revient de reprendre ce blog délaissé depuis trop longtemps. En cross-postant mes billets de Facebook dans un premier temps.