mercredi 25 novembre 2015

Les munichois

En gros ce que dit Michel Onfray c'est que Daech (qu'il appelle d'ailleurs l'État Islamique) est un État comme les autres, avec son armée et ses soldats (sauf que ses soldats sont parmi nous), et que l'on doit trouver une solution pour s'entendre avec eux et en quelque sorte signer un armistice plutôt que d'aller les bombarder. Il commet une grosse erreur et je suppose qu'il en est conscient mais qu'il y tient par jubilation de provoquer, volonté de se démarquer, voire de prendre le contre-pied, de ses contemporains. Sa pensée sur ce point est erronée et munichoise (au sens de "la paix à tout prix même avec le diable").

Est-il possible qu'il pense sincèrement qu'arrêter de pilonner Daech et l'accepter dans le concert des nations nous attirerait leurs bonnes grâces et arrêterait les attentats et les menaces d'attentats ? Tout ce que je lis m'incite à penser, au contraire, que Daech pratique le takfirisme qui pose comme principe l'élimination de tous les non-musulmans ou leur conversion à leur obédience islamique et de tous les musulmans qui ne pensent pas comme eux. Tout ce que j'apprends de Daech me fait penser que son idéologie est absolument contraire avec toutes les valeurs qui nous sont chères de démocratie, de tolérance, de respect des différences en particulier religieuses. Comment ne pas voir que ce soi-disant État n'en est pas un mais une secte apocalyptique, jusqu’au-boutiste et terroriste. Comment appeler soldats ces fanatiques qui tirent sur des civils sans défense. Quand Onfray dit que "une trêve pourrait être conclue entre l'EI et la France pour que son armée dormante sur notre territoire pose les armes" il est soit d'une naïveté inouïe soit d'une ignorance totale. Quoiqu'il en soit cette idée me fait irrésistiblement penser aux partisans des Accords de Munich de 1938 qui choisirent la paix c'est à dire la faiblesse et le renoncement face à la détermination des Nazis. On a vu ce que ça a donné. Et comme Churchill le déclara alors on est tenté de dire à Michel Onfray : "ils devaient choisir entre le déshonneur et la guerre. Ils ont choisi le déshonneur, et ils auront la guerre".