mardi 30 décembre 2014

Rêves inquiétants

Fungus, © Reuters / Régis Duvigneau

Je fais beaucoup de cauchemars en ce moment, presque toutes les nuits. Je pense que ce sont les antibiotiques qui me font ça en se combinant avec un autre médicament que je prends tout le temps. Comme j'ai arrêté les antibiotiques aujourd'hui on va bien voir si ça s'arrête. J'aimerais mieux. Cette nuit j'en ai fait un dont je ne me souviens plus sinon que je me suis réveillé en sueur, à six heures du matin, avec la tenace impression que le rêve était ma vie réelle. Il m'a fallu un bon moment de raisonnements embrumés pour me rendre compte que non, le rêve dont je venais de me réveiller n'avait rien à voir avec ma vie réelle.

Mes cauchemars ont toujours la même forme : je me retrouve dans une situation où je dois faire quelque chose d'important que je ne suis pas en mesure de faire ou une action essentielle qu'il m'est impossible de faire, et par ma faute, soit que je ne suis pas à la hauteur des attentes que l'on a placé en moi, soit que je n'ai pas fait le nécessaire avant pour répondre à la demande présente (par exemple : je dois passer un examen sur une matière dont je ne connais pas la première notion faute de l'avoir étudiée). Les personnages changent, ce sont souvent des gens qui m'ont plus ou moins tourmenté par le passé. Je m'engueule souvent en rêve avec eux. Ces rêves sont particulièrement angoissants pour moi. Je mets toujours un moment avant de raccorder le rêve et la réalité en m'éveillant et en général je me sens soulagé parce que bien sûr la réalité l'emporte. Sylvette disait que c'était mon vieux fond de morale judéo-chrétienne qui me travaillait. En tout cas c'est toujours en effet un problème moral qui se présente : le devoir trahi, les espérances des autres en moi déçues. Je ne fais jamais des cauchemars horribles ou effrayants, non, des cauchemars moraux, ça c'est mon truc !

lundi 29 décembre 2014

Noël



Passé Noël à la campagne, ma belle campagne tourangelle, avec ma famille. J'ai été privé d'alcool (antibiotiques, toujours, pour ma dent creuse) mais heureusement pas d'interdictions pour la nourriture, qui fut excellente comme il se doit (huîtres, pâté, chapon, épaule d'agneau, foie gras, etc.). Le jour de Noël et hier après-midi grande promenade dans les bois. La forêt est dévêtue l'hiver mais ça sent bon les feuilles mortes et l'humus en formation, et puis le soleil rasant les troncs des pins c'est très beau.

Rentré hier soir à Paris sans regrets toutefois. L'avantage d'une grande ville par rapport à un trou de province c'est l'activité fourmillante, les lumières de la ville (à la campagne il fait noir, mais vraiment noir, la nuit et la nuit tombe très tôt en hiver), la douce chaleur des cafés et restaurants. J'aime le soir en ville quand les lumières s'allument dans les boutiques et les cafés, alors qu'à la campagne l'approche de la nuit, l'hiver, est un peu angoissante.

Coté santé, tout va mieux. Mon doigt blessé est cicatrisé (gros arc de cercle violacé), mon abcès dentaire presque réduit à rien (mais il faudra longtemps pour qu'il disparaisse complètement), j'arrête les antibiotiques aujourd'hui. J'en reprendrai deux jours avant de retourner chez le dentiste, la première semaine de janvier.

Le genre littéraire que j'affectionne le plus c'est le récit journalistique (narrative non-fiction, en anglais), c'est à dire une histoire vraie racontée par un écrivain comme Susan Orlean, Erik Larson, Jon Krakauer, Katherine Boo, ou Nathaniel Philbrick ou encore Mark Bowden ou Sebastian Junger, Daniel James Brown, Hampton Sides, ou David Grann pour n'en citer que quelques-un, ou les historiens-narrateurs comme Doris Kearns Goodwin ou David McCullough, David Halberstam, etc. En ce moment je me régale à la lecture de Unbroken de Laura Hillenbrand, l'histoire vraiment extraordinaire d'un aviateur américain, athlète olympique avant la Seconde Guerre Mondiale, descendu avec l'équipage de son B24 au dessus du Pacifique, survivant à peine dans un radeau de survie, pour finir prisonnier des Japonais. L'histoire est passionnante, extraordinairement documentée et très bien racontée. Ce genre : narrative non-fiction, inventé peut-être par Truman Capote dans In Cold Blood (De Sang froid), est une spécialité américaine, nombres de magazines comme le New Yorker, The Atlantic, Vanity Fair s'y sont quasiment spécialisés mais on peut en trouver aussi dans l'édition du dimanche des grands journaux comme le New York Times,.. Il y a des règles du genre : il faut une histoire vraie qui sorte de l'ordinaire, bien documentée, qui soit intéressante à lire, un ou des personnages attachants, une histoire racontée littérairement avec la voix et le style personnel de l'écrivain et donnant beaucoup de détails d'ordre privé ou sur l'époque pendant laquelle l'histoire se déroule. Il me semble que ce genre est peu pratiqué en France, je me trompe ?

mardi 23 décembre 2014

Gris, gris


Gris, gris et gris, désespérément gris est le ciel, et ce, depuis plusieurs jours. Rien à voir avec cette image mise là pour essayer de me remonter le moral. En théorie je suis en vacances mais en pratique je suis au travail étant donné qu'il fallait que quelqu'un soit au bureau pendant les fêtes. Au cas où. Je récupérerai mes jours de congés non pris l'année prochaine. Je ne travaille ni demain , ni vendredi toutefois. Mais toute la semaine prochaine je serai présent, et seul, au bureau. Sauf le jour de l'an. C'est ça quand on est célibataire et qu'on ne va pas aux vacances de neige.

Ce gris permanent et le peu de lumière absorbé me déglingue le moral, je crois. Ajouter à ça le problème de ma dent dont l'infection ne disparait toujours pas (ou bien lentement) (fort heureusement ça ne me fait pas mal) et les antibiotiques qui commencent à me faire sentir patraque, la plupart du temps.  Je vais revoir le dentiste ce soir. Vendredi soir il m'a fait un mal de chien à vouloir percer cet abcès qui ne coule pas, pas question ce soir qu'il recommence, j'espère que la prise des antibios va le faire dégonfler tout seul, il a déjà bien réduit et il rétrécit tous les jours un peu plus, j'espère qu'il n'y aura pas besoin de plus me charcuter.

Demain matin départ à la campagne. J'espère que ça va me remonter le moral.

vendredi 19 décembre 2014

Vieilles machines



Mon appartement et ma cave sont pleins de vieilles technologies qui ne servent plus, soit qu’elles ne fonctionnent plus, soit qu’elles sont obsolètes. J’ai ainsi quatre PC HS dont un IBM PC très très vieux, un frigo-congélateur mort, deux écrans d’ordinateur cathodiques, une vieille télé cathodique, un écran d’ordi plat qui fonctionne mais dont je n’ai plus besoin, un iPhone première génération, un iPhone 2S qui ne fonctionne plus, un ASUS ultrabook avec LINUX (le premier ultrabook commercialisé), plusieurs générations d’appareils photos numériques complètement obsolètes.

Il faut absolument que je me débarrasse de tout ça, mais d’une façon sécurisée, tous ces machins sont encombrants (moins les iPhones) et contiennent des produits ou des matériaux polluants. Comment faire ?

Le mental du gardien de phare



J'aime bien être seul. C'est même un besoin, quand je suis avec des gens pendant quelques temps il faut que je m'isole. Je peux rester plusieurs jours sans voir personne et sans m'ennuyer, et même sans ressentir le besoin de voir ou de parler à quelqu'un. Quand je voyage je voyage seul et franchement j'aime mieux ça que de voyager avec un autre. Etre seul, pour moi, c'est plus simple à vivre la plupart du temps et c'est une grande liberté. Bien sûr être relié à Internet aide beaucoup à supporter sa solitude, mais même avant Internet j'aimais bien me retrouver seul.

Mais dans ma vie solitaire je rencontre constamment un dilemme : autant la vie seul est plus simple tant que tout va bien, autant elle devient compliquée quand la moindre chose se met à dysfonctionner, en particulier quand on a un accident, qu'on est malade ou qu'on est inquiet (ou déprimé) ! Quand les choses se dérèglent on a presque toujours besoin des autres.

Le remède à cela est d'être en capacité de se passer d'autrui jusqu'à un certain point pour être aidé ou être réconforté en cas de pépin, c'est donc de pousser ses capacités d'autonomie assez loin et d'être prévoyant.  Adopter en partie le mental du gardien de phare ou du navigateur solitaire. C'est prévoir ce dont on pourrait avoir besoin pour se tirer d'un mauvais pas et s'assurer que tout est en place, réserves, moyens de secours, pièces de rechange et balise Argos en cas de besoin. C'est à cela qu'il faut que je travaille, actuellement mes capacités d'autonomie sont très réduites, quant à la prévoyance c'est un domaine où je suis carrément nul. Je vis beaucoup trop au jour le jour, en partie parce que je n'ai pas la responsabilité d'une famille et en partie parce que l'avenir me fait peur et que je n'aime pas y réfléchir.

Pour toutes choses il faut se donner les moyens. Si j'ai une résolution à prendre c'est celle là : travailler sur mon autonomie et sur la prévoyance. Je lance aujourd'hui ce projet !

jeudi 18 décembre 2014

Dur, dur

Est-ce que vous voyez l'enflure ?

J'ai connu des semaines meilleures que celle-ci. La semaine dernière j'ai commencé à me faire soigner une dent, une molaire couronnée avec une infection sur les racines de la dent sous la couronne. Cette dent ne me faisait absolument pas mal, seule la tuméfaction légère de la gencive m'inquiétait. J'ai commencé à prendre des antibiotiques, sans effet clair sur l'abcès, ni dans un sens ni dans l'autre.

Vendredi soir en coupant mon pain je me suis aussi coupé profondément le dessus de l'index gauche. Urgences. Hôpital. Cinq points de suture.

Samedi, coupure d'Internet chez moi.

Dimanche, mon iMac refuse de redémarrer, Internet toujours coupé. J'ai réussi lundi à remettre l'iMac en ordre de fonctionnement normal mais Internet n'est revenu qu'hier.

Lundi les adieux à Sylvette (voir ci-dessous), j'ai eu le moral dans les chaussettes toute la journée.

Mercredi, hier donc, je vais chez le dentiste, il me dégage les racines de la molaire pourrie; me prescrit du Flagyl en plus de l'autre antibiotique. Le soir même rage de dents! Une douleur sévère et la gencive qui enfle, enfle... Et le Doliprane qui n'est d'aucun effet. J'ai un peu dormi quand même (je ne sais pas comment). Ce matin je constate une grosse chique qui déforme ma joue gauche. Retour en urgence chez le dentiste. Malheureusement il n'arrive pas à vider l'abcès, pas assez mûr. Cependant la douleur a cédé, bien aidée par du Doliprane et de la Codéine et le Flagyl qui commence à faire effet (c'est d'ailleurs pour ça que l'abcès enfle, ça "collecte" comme dit le médecin !)

Demain je me fais enlever les sutures (le doigt va bien, lui) et je retourne chez le dentiste. J'espère passer un weekend reposant et que tout va rentrer dans l'ordre. Il n'y a plus que la dent à soigner.

lundi 15 décembre 2014

Au revoir Sylvette



Ce matin j'ai rendu visite pour la dernière fois à mon médecin, elle prend sa retraite vendredi prochain. J'avais une relation particulière avec elle, c'était plus un psy qu'un médecin généraliste, pour moi. Je l'aimais beaucoup. Je n'allais pas la voir très souvent mais chaque fois c'était un bon moment, nous discutions longuement, elle prenait le temps d'écouter. Certes, on patientait un peu longuement dans sa salle d'attente du fait que ses consultations duraient.

En la quittant je lui ai dit qu'elle était une grande soignante, respectueuse de ses patients, de leur dignité et de leurs points de vue. Elle était toujours d'une grande douceur et ne culpabilisait jamais les gens, elle compatissait, puis soignait, d'autant efficacement qu'elle avait permis au patient de se sentir psychologiquement moins mal. Son diagnostic était toujours prudent mais juste. Elle ne prescrivait que ce qui était nécessaire et ne poussait jamais à la consommation ni de médicaments ni d'examens inutiles. Elle était toujours rassurante.

Elle était l'antithèse parfaite de ces médecins qui accordent dix minutes montre en main aux patients, qui les engueulent, les culpabilisent ou les traite avec condescendance, qui ne les écoutent pas, qui ne respectent pas leur dignité et qui, parce qu'ils doutent secrètement de leur diagnostic, leur prescrivent des masses d'examens complémentaires inutiles et des tonnes de médicaments.

Elle va me manquer.

Coupure



C'est quand même bien de vivre à Paris et proche d'un grand hôpital et de vivre en France avec un système d'assurance santé efficace, je me suis rendu compte de tout ça à la faveur de ma petite expérience d'hier soir. Hier soir donc vers 20h30, j'ai voulu me faire un sandwich au fromage, mon couteau à pain a ripé et je me suis coupé l'index gauche sur une surface horizontale et triangulaire équilatérale d'environ 1 cm de côté. Je me suis aussitôt rendu compte que j'avais une profonde coupure et, après avoir rincé puis enroulé la plaie dans une grosse surface de Sopalin, je suis parti aussitôt, à pieds, sous une pluie battante (j'avais un parapluie) vers les urgences les plus proches, en l'occurrence celles de L'hôpital Lariboisiere, à quinze minutes à pieds de chez moi et à côté de mon lieu de travail.

Les urgences de l'hôpital Lariboisiere le vendredi soir sont assez fréquentées mais le personnel est remarquablement efficace. J'ai été très vite pris en charge par des infirmières qui m'ont fait un pansement provisoire et ont pris mes "constantes" (tension, température, fréquence cardiaque, tout normal). Puis j'ai été dirigé vers une salle d'attente pour attendre l'examen par le médecin.

La salle d'attente de l'hôpital Lariboisiere est une grande salle mal éclairée et plutôt sinistre, ou s'entassent les patients et leurs accompagnateurs, certains patients sont couchés sur des lits mobiles, les autres sont assis sur des chaises dures et inconfortables dont certaines manquent un dossier. À 22 heures c'est la relève et un bataillon de médecins arrive tout frais pour prendre en charge les patients. Je suis entré dans la salle d'attente à 21h30 et j'ai été appelé à 22h56 par une jeune interne au nom breton (qui s'est révélée être des Côtes d'Armor et connaissait bien Le Conquet, ce qui me l'a rendu aussitôt sympathique). Cécilia (c'est son prénom) a examiné la plaie, vérifié qu'aucun nerf ni tendon ni vaisseau sanguin n'avait été sectionné (aucun), a effectué un test pour savoir si j'étais immunisé contre le tétanos (je l’étais) et a suturé la plaie avec 5 points. Quelques conseils et une ordonnance plus tard j'ai pu rentrer chez moi. Je suis passé à la pharmacie du Boulevard Barbes que je sais être ouverte 24h sur 24 (c'est ça Paris!) et je suis rentré. J'ai fini mon sandwich (la scène de crime était propre, pas de sang partout, juste un peu dans mon lavabo).

Personnel soignant efficace et gentil, pas payé un centime pour les soins (carte Vitale et mutuelle), je suis très satisfait de l'hôpital Lariboisiere et je remercie la chance qui a fait que je ne me suis rien coupé de grave à part un bout de viande du doigt.

Je crois que je vais faire attention désormais à ce couteau à pain manifestement trop dangereux pour un maladroit comme moi!

mardi 9 décembre 2014

Le temps qui passe



La dernière fois que j'ai écrit pour ce blogue c'était le 26 novembre. Il y a exactement 13 jours, presque deux semaines. Entre cette date et aujourd'hui j'ai écrit sur Facebook, un peu sur Twitter, j'ai publié des photos, toujours sur Facebook. Le temps passe à une vitesse incroyable ma bonne dame ! J'ai l'impression d'avoir passé ces deux semaines dans un état de somnambulisme dont je viens de me réveiller. Bon, j'ai vécu, mais intellectuellement pas beaucoup. J'ai regardé la télé tel l'abruti moyen, j'ai travaillé (beaucoup) et j'ai rêvassé (un peu), j'ai dormis (assez bien et longtemps).

Parlant du temps qui passe vite : aujourd'hui je suis allé chez le dentiste, en consultant ses fiches il m'a fait remarquer qu'il s'était passé dix ans depuis ma dernière visite ! Il me semblait que c'était il y a longtemps, on m'aurait demandé j'aurais dit deux ou trois ans mais sûrement pas dix ans. Quand il a ouvert la porte de la salle d'attente j'ai remarqué qu'il avait pris un sacré coup de vieux, pourtant.

Je suis allé chez le dentiste parce qu'une molaire couronnée s'était infectée à la racine il y a une quinzaine de jours et la gencive avait un tout petit peu enflée, sans aucune douleur. Au passage le dentiste m'a félicité pour mon hygiène dentaire parce que le tartre s'était très peu déposé, en dix ans. J'ai pensé, in petto, que mon hygiène dentaire n'y étais pour rien et que j'avais déjà, il y a bien longtemps, identifié que ma salive avait une qualité nettoyante particulière. Le dentiste m'a aussi dit que j'avais de la chance que l'abcès dentaire ne m'ait provoqué aucune douleur. Là aussi j'ai omis de lui dire que mes défenses immunitaires me semblaient particulièrement vigoureuses (je cicatrise très vite, je ne suis que très rarement malade en dehors de rhumes épisodiques et bénins et quand je le suis je guéris très rapidement sans aucun traitement). Il m'a prescrit des antibiotiques et je me suis rendu compte que la dernière fois que j'avais pris des antibiotiques c'était il y a, au moins... dix ans! Dix ans ! 2004.

Je me souviens de 2004, je suis allé à Los Angeles et le long de la côte californienne cette année là, San Francisco, Monterey, Big Sur, et au mariage de ma nièce américaine à Fullerton, CA. C'est à peu près tout ce que je me rappelle de 2004.

Nous voici donc au mois de décembre et dans trois semaines l'année sera finie. Je ne considère pas le premier janvier comme le premier jour de l'année (enfin si, car j'y suis forcé à bien des égards, mais pour moi c'est une convention qui n'implique rien personnellement). Pour moi le vrai début de l'année se situe en septembre, à la rentrée comme on dit. Je n'aime pas beaucoup cette idée de changement d'année et encore moins qu'on le fête. Fêter la fin d'une année de plus au compteur, quelle soumission résignée au temps qui passe et à sa propre usure !