jeudi 31 janvier 2013

Image hors contexte

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Je passe ma soirée à écouter le débat pour le mariage pour tous à l'Assemblée Nationale. C'est étonnant la mauvaise foi des députés entre eux et en public, c'est amusant de voir l'obstruction à laquelle se livre l'opposition. Mais c'est intéressant quand même tout ça.

Finalement cette image n'est pas tant hors contexte que ça.

mardi 29 janvier 2013

Confirmations

La candidature de John Kerry au poste de Secretary of State (ministre des affaires étrangères des États-Unis) a été approuvée par le Sénat aujourd’hui. Rien ne s’oppose plus à ce qu’il occupe la place détenue jusqu’à maintenant par Hilary Clinton.

Aux US le président nomme ses ministres mais le Sénat doit confirmer leur nomination, c’est-à-dire qu’il faut que le nominé recueille une majorité des voix du Sénat pour pouvoir prendre le poste auquel il est destiné. Il en est ainsi pour tous les membres du Cabinet du président comme des juges à la Cour Suprême, des ambassadeurs, des responsables de grandes agences gouvernementales et d'une partie de leurs adjoints et des juges fédéraux. Tout s'est bien passé pour John Kerry mais ça risque d'être un peu plus dur pour le nouveau Secrétaire à la Défense, Chuck Hagel, un Républicain pourtant, mais plutôt centriste. Depuis le début de la présidence de Barack Obama la minorité Républicaine au Sénat fait de l'obstruction systématique pour la confirmation de dizaines de postes "secondaires", allant même jusqu'au filibuster pour repousser une candidature.

En cas d'obstruction par la minorité du Sénat le président a la possibilité de rendre définitive ses nominations en profitant de la période pendant laquelle le Sénat est en vacances. Ce moyen a été utilisé, nous explique Jeffrey Toobin dans le New Yorker, 339 fois par Bill Clinton et 171 fois par George W. Bush (en particulier pour nommer John Bolton ambassadeur à l'ONU et on ne peut pas dire que Bolton, un ultra-dingue néocon, faisait l'unanimité, loin de là). En comparaison Obama a été assez tolérant face à l'obstruction systématique des Républicains au Sénat en ne nommant que 32 personnes en l'absence des sénateurs.

Une décision récente de la Cour d'Appel Fédérale de Washington DC, composée uniquement de juges ouvertement partisans (et de droite bien sûr), vient de dénier au président le droit de nommer quiconque en l'absence du Sénat, le rendant ainsi complètement impuissant face à l'obstruction sans précédents qu'exerce la minorité du Sénat contre ses nominations. 

Il est probable que l'administration n'en restera pas là, mais aura-t-elle finalement gain de cause ? Avec une Cour Suprême terriblement polarisée, rien n'est moins sûr. Encore que le chef-juge de la Cour Suprême John Roberts, Jr s'est découvert récemment une nécessité de recentrer la Cour.

Rhétorique

Je lis les discours de Barack Obama et j’admire l’art de la rhétorique, l’art de la parole politique. Obama est le digne héritier des grands rhéteurs américains, de la tradition des Thomas Jefferson, Abraham Lincoln, Martin Luther King, un art encore bien vivant et toujours enseigné au lycée aux États-Unis. En France, par contre, l’art oratoire n’est plus enseigné à l’école depuis 1905. Nous avons eu, dans notre pays, de grands rhéteurs politiques : les Clémenceau, Jean Jaurès, Charles de Gaulle, mais il me semble que cette tradition s’est tarie. Notre président n’est guère éloquent, Nicolas Sarkozy parlait une langue à la syntaxe approximative et les discours que lui écrivait Henri Guaino étaient peu brillants. Arnaud Montebourg est sans doute plus inspiré en ce domaine. Jean-Luc Mélenchon est peut-être notre meilleur tribun (avec Jean-Marie Le Pen), mais pour un discours qui enflamme, qui est dans l’outrance et le ressentiment et qui ne fait pas appel à la raison.

C’est que l’école de l’art oratoire à la Française est très différent de l’Américaine. Ici nous adoptons volontiers les effets d’outrance, d’exagération, la dramatisation et l’excès, ou encore la petite phrase « qui tue ». Là-bas on adopte plus volontiers une parole qui tente de persuader avec méthode, qui essaye de fédérer autour de ses idées, on préfère exposer ses arguments de façon percutante que de ridiculiser l’adversaire, on enflamme l’auditoire autour des idées qu’on défend plutôt que de l’exciter contre ses adversaires.

Relire les discours de Lincoln. Un superbe exemple d’art du discours politique : la magnifique Déclaration de Gettysburg qui, en quelques lignes, sobrement mais avec une éloquence rare, chaque mot précisément choisi et pas un de trop, rappelle les principes fondateurs des États-Unis d’Amérique dans le contexte de la Guerre de Sécession (dont Gettysburg fut une des batailles les plus meurtrières), s’incline devant le sacrifice des combattants, exalte les principes qui soutiennent la lourde tâche en cours et appelle à terminer le combat pour la Liberté.
Four score and seven years ago our fathers brought forth on this continent a new nation, conceived in liberty, and dedicated to the proposition that all men are created equal. Now we are engaged in a great civil war, testing whether that nation, or any nation, so conceived and so dedicated, can long endure. We are met on a great battle-field of that war. We have come to dedicate a portion of that field, as a final resting place for those who here gave their lives that that nation might live. It is altogether fitting and proper that we should do this.
But, in a larger sense, we can not dedicate, we can not consecrate, we can not hallow this ground. The brave men, living and dead, who struggled here, have consecrated it, far above our poor power to add or detract.
The world will little note, nor long remember what we say here, but it can never forget what they did here. It is for us the living, rather, to be dedicated here to the unfinished work which they who fought here have thus far so nobly advanced. It is rather for us to be here dedicated to the great task remaining before us—that from these honored dead we take increased devotion to that cause for which they gave the last full measure of devotion—that we here highly resolve that these dead shall not have died in vain—that this nation, under God, shall have a new birth of freedom—and that government of the people, by the people, for the people, shall not perish from the earth.

Écrans

J'ai passé un bon moment aujourd'hui à me demander et à chercher quelle était la position idéale pour travailler avec deux écrans. En effet au travail j'ai deux écrans l'un à coté de l'autre formant un bureau étendu. Je dessine des cartes (de géographie) à longueur de journée et j'utilise des bases de données pour ce faire sous forme de tables Excel ou de requêtes Access. Il est donc très pratique d'avoir de la place pour afficher mon logiciel de cartographie sur un écran et, par exemple, Excel sur un autre et de pouvoir aller de l'un à l'autre d'un seul coup d'oeil. Ou bien lorsque je fais des analyses de photos satellites d'avoir la carte d'un coté et les images de Google Earth ou de Google Maps, Bing Maps ou Géoportail de l'autre, voire des images satellites ou des photos aériennes prises à des époques différentes pour jouer à un genre de jeu des sept erreurs, ou avant-après, whatever. Donc j'ai deux très grands écrans et je me suis demandé quelle était la meilleure façon de les disposer. Il s'avère qu'en plus des positions ergonomiques habituelles pour le travail sur écran (hauteur des yeux en haut de l'écran, avants-bras et poignets à angle droit) il faut que les deux écrans forment un léger V et que vous soyez placé au milieu de façon à faire le moins de mouvements possibles avec votre cou. Bien sûr ça aide si les deux écrans sont de tailles identiques et de même résolution, mais c'est mon cas. Ce qui m'a pris un peu de temps c'est que j'ai fait défiler des dizaines d'images de workplaces avec double écran pour m'inspirer des configurations et pour voir quelles étaient celles les plus couramment employées. 

À la maison je n'ai qu'un seul écran mais c'est l'immense moniteur de l'iMac 27 pouces alors ça suffit pour l'usage que j'en ai.

Whatever comes...

Why don't you set up a daily Web log, and begin each day by spouting off whatever comes into your pretty litte head?

Demande RJ Keefe dans son blog aujourd'hui, écrivant à propos de Diana Vreeland (dont j'ignorais l'existence, n'ayant jamais été particulièrement passionné par la mode). Oui, pourquoi ? Ça à l'air si simple pourtant et RJ le fait semble-t-il lui-même parfaitement. 

Et pourtant non ce n'est vraiment pas simple de coucher sur papier ou sur écran, en l'occurrence, tous les matins, ce qui vous passe par la tête. D'abord parce que le matin rien ou presque ne me passe par la tête ! Et de toute façon je me lève trop tard pour prendre le temps d'écrire quoi que ce soit. Le matin je me lève, je prends une douche et je m'habille, puis je fonce au boulot, je suis en général déjà en retard (bien que je n'ai pas d'heures de travail à proprement parler, en clair je peux arriver à peu près quand je veux du moment que j'arrive, mais trop tard tout de même). En général le matin je pense à ce que je vais faire au travail dans la journée, mais pas d'idées géniales sous la douche, non, ça c'est le soir, quand je sors du travail sur le chemin du retour, que je pense à des choses intéressantes à faire, et que je les oublie dès que je suis arrivé chez moi. Le matin c'est plutôt l'appréhension de la journée qui s'annonce qui domine.

Et le soir me direz-vous ? Pourquoi n'écris-tu pas le soir, chaque soir ? Tu as bien des idées le soir ? Oui en effet, j'ai souvent des idées de posts le soir, en marchant pour rentrer chez moi. Mais il semble qu'elles s'envolent dès que je suis rentré à la maison et qu'elles ne reviennent pas souvent au moment où je suis assis devant mon ordinateur, prêt à les coucher sur l'écran. Il y a de nombreux mystères avec les idées, le plus grand mystère est qu'elles viennent toujours quand on ne peut aisément les noter et s'en vont quand on est disposé à les mettre en forme.

Bon enfin aujourd'hui j'ai réussi un truc : reconfigurer l'accès de MarsEdit à mon blog. MarsEdit est l'application très pratique qui me sert à bloguer. J'aime beaucoup cette application, elle est vraiment pratique et intuitive d'utilisation et jusqu'à maintenant elle ne m'avait jamais fait défaut (et c'est tant mieux parce qu'elle n'est pas donnée non plus). Quand je suis passé (pour peu de temps) sur Wordpress j'ai effacé dans MarsEdit la configuration de mon blog sur Blogger pour la remplacer par la config' de Wordpress. Et puis j'ai décidé de revenir sur Blogger. J'ai donc fait l'opération inverse mais là ça ne voulait plus fonctionner. La configuration automatique ne fonctionnait plus. J'ai beaucoup cherché sans savoir que la solution était très simple et devant mon nez, mais c'est souvent comme ça, la porte pour s'échapper est devant vous et grande ouverte et vous ne la voyez pas. J'ai laissé tomber MarsEdit pendant quelques temps, pensant que les choses s'arrangeraient avec le temps ou qu'un de ces jours je trouverai la solution sur le web. Mais MarsEdit me manquait. Alors ce soir j'ai rouvert l'application et j'ai trouvé la solution à mon problème en cinq minutes ! Et maintenant je compose ce billet sur MarsEdit comme dans le temps ! 

dimanche 27 janvier 2013

Horseheads

Vue aérienne de Culver City, Los Angeles. Image : Googlemaps

En plein Los Angeles, entre La Cienega et Jefferson Boulevard, à Culver City, un immense champ de pétrole, des dizaines de pompes à balancier ("horseheads"), comme ça en pleine ville.

mardi 22 janvier 2013

New AA

American Airlines renouvelle ses avions et adopte un nouveau look plus moderne  et c'est pas du luxe (malgré la banqueroute qui menace cette compagnie) sachant que son dernier logo datait de 1968. Voici le nouveau look des avions d'American :

Le discours d'investiture

We, the people, declare today that the most evident of truths—that all of us are created equal—is the star that guides us still, just as it guided our forebears through Seneca Falls, and Selma, and Stonewall, just as it guided all those men and women, sung and unsung, who left footprints along this great Mall, to hear a preacher say that we cannot walk alone, to hear a King proclaim that our individual freedom is inextricably bound to the freedom of every soul on Earth.
Barack Obama, discours d'investiture, le 21 janvier 2013.
Ce passage, très beau, est rempli d'allusions à l'histoire des États-Unis d'Amérique.

Dès la première phrase, allusion à la Déclaration d'Indépendance :
"We hold these truths to be self-evident, that all men are created equal, that they are endowed by their Creator with certain unalienable Rights, that among these are Life, Liberty and the pursuit of Happiness." 
Et au début du préambule de la Constitution :
"We the People of the United States, in Order to form a more perfect Union, establish Justice, insure domestic Tranquility, provide for the common defence, promote the general Welfare, and secure the Blessings of Liberty to ourselves and our Posterity, do ordain and establish this Constitution for the United States of America."
La Convention de Seneca Falls, tenue les 19 et 20 juillet 1848 à Seneca Falls (New York), fut la première convention pour les droits des femmes à se dérouler sur le sol des États-Unis. (Wikipedia)

Les Marches de Selma à Montgomery furent trois marches de protestation qui ont marqué la lutte des droits civiques aux États-Unis. Elles furent le point culminant du mouvement pour le droit de vote, lancé par Amelia Boynton Robinson et son mari, à Selma dans l'Alabama. (Wikipedia)

Les émeutes de Stonewall sont une série de manifestations spontanées et violentes contre un raid de la police qui a eu lieu dans la nuit du 28 juin 1969 à New York, au Stonewall Inn (dans le quartier de Greenwich Village). Ces événements sont souvent considérés comme le premier exemple de lutte des gays et lesbiennes contre un système soutenu par les autorités et persécutant les homosexuels. Ces émeutes représentent le moment symbolique marquant le début du mouvement des droits civiques pour les homosexuels, aux États-Unis et partout dans le monde. (Wikipedia)

L'allusion suivante concerne la grande manifestation des droits civiques  culminant dans la Marche sur Washington de août 1963, où Martin Luther King délivre son discours célèbre : "I Have a Dream".

"We cannot walk alone", "to hear a King"  et "our individual freedom is inextricably bound to the freedom of every soul on Earth" : c'est bien sûr de Martin Luther King qu'il s'agit et de son discours prononcé le 28 août 1963 sur le Mall de Washington D.C. :
"The marvelous new militancy which has engulfed the Negro community must not lead us to a distrust of all white people, for many of our white brothers, as evidenced by their presence here today, have come to realize that their destiny is tied up with our destiny. And they have come to realize that their freedom is inextricably bound to our freedom. We cannot walk alone."
On notera au passage la superbe allitération :  "Seneca Falls, and Selma, and Stonewall".

Quelle rhétorique ! Et tout le reste est à l'avenant. Magnifique discours de Barack Obama, hier, sur les marches du Capitol à Washington D.C.

Deux autres passages qui m'ont beaucoup plu :
America's possibilities are limitless, for we possess all the qualities that this world without boundaries demands:  youth and drive, diversity and openness, of endless capacity for risk and a gift for reinvention. My fellow Americans, we are made for this moment and we will seize it, so long as we seize it together.
Our journey is not complete until our gay brothers and sisters are treated like anyone else under the law, for if we are truly created equal, then surely the love we commit to one another must be equal, as well.
Our journey is not complete until no citizen is forced to wait for hours to exercise the right to vote.
Our journey is not complete until we find a better way to welcome the striving, hopeful immigrants who still see America as a land of opportunity, until bright young students and engineers are enlisted in our workforce rather than expelled from our country.
Our journey is not complete until all our children, from the streets of Detroit to the hills of Appalachia to the quiet lanes of Newtown, know that they are cared for and cherished and always safe from harm.That is our generation's task, to make these works, these rights, these values of life and liberty and the pursuit of happiness real for every American. Being true to our founding documents does not require us to agree on every contour of life.  It does not mean we all define liberty in exactly the same way or follow the same precise path to happiness Progress does not compel us to settle century's long debates about the role of government for all time, but it does require us to act in our time.

dimanche 20 janvier 2013

Couvertures de Bob Staake

Rétrospectives de couvertures du New Yorker consacrées à Barack Obama. Je suis particulièrement fan de celles dessinées par Bob Staake.

“Bo,” by Bob Staake. April 27, 2009.

"Reflection,” by Bob Staake. November 17, 2008.

“Spectrum of Light,” by Bob Staake. May 21, 2012.

Un peu de neige

Un peu de neige sur Paris. En fait il a commencé à neiger vendredi soir, deux centimètres environ, et puis la neige a fondu samedi, pas entièrement cependant. Dans la nuit de samedi à dimanche et dimanche matin il est tombé environ quatre centimètres de neige. Et ça continue !
Pris ces photos avec mon iPhone, de mes fenêtres...

Empreintes dans la neige

Parking blanc

Le nord de Paris sous la neige

J'aime la neige. Pas le verglas mais la neige, oui. 

Prévisions

Nous devrions avoir une bien belle semaine :


Bulletin poétique

Le bulletin poétique de la météo anglaise en ces temps de froid et de neige :
“Warmth at the top of the atmosphere has snarled up lower levels into a twisted contortion of swirls and eddies. That, in turn, has blocked off our normal westerly winds and opened the gates for frigid air to spew towards us on north-easterly winds from the Arctic. This cold, dense slab of air is hard to shift.
“The next threat comes early this week, with the approach of another Atlantic weather system. More heavy snow looms, and although the milder air may briefly have the audacity to sneak into some south-western areas, turning the snow back to rain, the cold air will soon sweep back in from the north-east.”

Conflit de droits

Cette semaine le président Obama a pris des mesures courageuses contre la violence par les armes à feu :
  • interdiction des chargeurs de plus de dix balles,
  • interdiction des fusils d’assaut,
  • généralisation de l’obligation de vérification des antécédents pour tous les acheteurs d’armes à feu, y compris lors des ventes privées. 
Il a annoncé ces mesures lors d’une conférence de presse où il a prononcé un discours retentissant, appelant à une mobilisation de masse contre les armes à feu en libre circulation :
I tell you, the only way we can change is if the American people demand it. And by the way, that doesn’t just mean from certain parts of the country. We’re going to need voices in those areas, in those congressional districts, where the tradition of gun ownership is strong to speak up and to say this is important. It can’t just be the usual suspects. We have to examine ourselves and our hearts, and ask ourselves what is important. This will not happen unless the American people demand it. 
Et il a utilisé un argument que je n’avais jamais encore entendu, le fait que la conformité aux droits prévus au deuxième amendement entamait les autres droits prévus par la constitution américaine :
The right to worship freely and safely: that right was denied to Sikhs in Oak Creek, Wisconsin. The right to assemble peaceably: that right was denied shoppers in Clackamas, Oregon, and moviegoers in Aurora, Colorado. That most fundamental set of rights: to life and liberty and the pursuit of happiness—fundamental rights that were denied to college students at Virginia Tech and high school students at Columbine and elementary school students in Newtown, and kids on street corners in Chicago on too frequent a basis to tolerate, and all the families who’d never imagined that they’d lose a loved one to a bullet—those rights are at stake. 
Il semble bien qu’Obama ait vraiment l’intention d’être intransigeant sur cette question.

lundi 14 janvier 2013

Be cheerful...


Pour bien commencer la semaine, après ce weekend éprouvant pour les nerfs.

dimanche 13 janvier 2013

La réaction

Les trois prêtres de Montoire, Camille Rey, 39 ans, Laurent Larroque, 50 ans, et Etienne Doat, 32 ans, appartiennent à la communauté Saint-Martin. Sans entrer dans des débats théologiques, ce courant de pensée est fidèle au pape et à Vatican II. Mais ces jeunes ecclésiastiques ne veulent plus être anonymes dans la foule, encore moins se fondre dans le moule de notre société. Les trois hommes portent la soutane pour mieux dire leur identité et affirmer leurs valeurs. Ils ont fait leur séminaire en Italie, préfèrent en conséquence se faire appeler "Don" plutôt que "Père". "Je suis catholique. Je suis prêtre. J'existe et je le montre. Je veux être visible", résume Don Camille.
(...)
"Cette loi est le symbole d'une société orgueilleuse qui estime pouvoir avoir tout ce qu'elle désire, poursuit Don Camille. Dès que j'ai un désir, je vais adapter tout à ce désir. Fruit de la pensée des Lumières et de Mai 68, cette société fait un absolu de la liberté et de l'égalité."

En Loir-et-Cher, intense veillée d'armes contre le mariage gay (Le Monde - Benoît Hopquin 12-01-2013) 

Cet article est derrière le paywall du Monde, si vous n'êtes pas abonné vous ne pouvez pas le lire en ligne.

Je crois qu'il y a quelque chose de très révélateur dans l'opinion de ce curé : le refus des Lumières, de la Révolution Française, de toute avancée sociétale et ce, en 2013, en France. Être réactionnaire c'est ça. Pour ces gens les valeurs exprimées dans la devise "Travail, Famille, Patrie" (devise pétainiste) sont bien plus importantes que les valeurs de la République "Liberté, Égalité, Fraternité".
En même temps on sait que 25% des Français votent pour le Front National, ça ne devrait pas nous étonner.

Le combat perdu de l'Église

Ces trois mouvements - égalité des droits jusque dans l'intime, déconstruction de l'ordre supposé de la nature, légitimité de l'institution désormais fondée dans la relation des individus - cristallisent ensemble en une exigence irrépressible : celle de la reconnaissance du mariage entre personnes de même sexe, et de leur droit, en adoptant, de fonder une famille.

Face à cette exigence, les argumentaires mobilisés par l'Eglise - fin de la civilisation, perte des repères fondateurs de l'humain, menace de dissolution de la cellule familiale, indifférenciation des sexes, etc. - sont les mêmes que ceux qui furent mobilisés, en leur temps, pour critiquer l'engagement professionnel des femmes hors du foyer domestique ou combattre l'instauration du divorce par consentement mutuel.

Il est peu probable que l’Église puisse, avec ce type d'armes, endiguer le cours des évolutions. Aujourd'hui, ou demain, l'évidence du mariage homosexuel finira par s'imposer, en France comme dans toutes les sociétés démocratiques. Le problème n'est pas de savoir si l’Église "perdra" : elle a - beaucoup en son sein, et jusque dans sa hiérarchie, le savent - déjà perdu.

Danièle Hervieu-Léger, Le Monde (12/01/2013)

samedi 12 janvier 2013

Aaron Swartz

Photo : Sage Ross - Licence CC
Choc et tristesse : j'apprends ce matin le suicide de Aaron Swartz, à 26 ans. Figure  de l'Internet et militant de l'information libre, Aaron Swartz était sous la menace de 35 ans de prison pour avoir téléchargé des milliers d'articles scientifiques depuis la base JSTOR dans l'intention de les distribuer gratuitement.
He was one of the kindest, sweetest, and most generous people I ever knew. He made a lot of money at a very young age, which would have ruined most people (including me). It didn’t ruin Aaron. He used it to live an itinerant life, jumping from project to project, all intended to work towards creating a better world. His enthusiasm was boundless, as was his generosity. (…) Aaron’s life was a struggle against the forces of entropy, decay and political corruption. He never saw a good cause, but he wanted to adopt it, and do everything he could for it (if a criticism could be made of him, it was that he moved on too quickly from project to project). I knew he had been in a dark place the last few months, because of what was happening to him, but I didn’t know how dark. I’ve lost a dear friend, but American politics and intellectual life has lost someone who did many good things for many people, often quietly, but always to good effect.
Henry Farrell - Crooked Timber

Guest Frame

 A rewarding way to learn about your home city is to explain it to a guest, to think about it in terms of something to be experienced by someone with a range of interests and limited time. Guests push us to do things that we’ve long taken for granted, their naive questions push us out of our comfort zone, if only we entertain them.
Jan Chipchase : Guest Frame

mercredi 9 janvier 2013

Why did Flickr drop the "e"? (en)

At Quora to the question : Why did Flickr drop the "e"? Stewart Butterfield, founder and former boss of Flickr answers :
Because the guy who owned the domain wouldn't sell it and we loved the name. Dropping the "e" was Caterina Fake's idea — I was against it at first because it looked so wrong, but I eventually came to see the wisdom: it was easy for us to get the domain, but it was also more distinctive & recognizable, easier to search for, etc.

Bonus story: for a long time when I searched Google for "flickr" I got a "Did you mean flicker?" suggestion. I knew we'd have "made it" when that stopped. Eventually that message did stop showing up … and by 2005 or 2006 the search results page even asked "Did you mean flickr?" when searching for "flicker". That's when I knew it was big! (Google seems to have stopped doing that since.)

mardi 8 janvier 2013

Grosse chaleur

Il fait tellement chaud en Australie que la météo nationale de ce pays a été obligée d'ajouter une couleur (un violet "incandescent") à son échelle des températures :

Photo © Australian Bureau of Meteorology
 Information : The Guardian.

Sur les fausses informations


Un type me dit : “Moi, je ne fais pas vacciner mes enfants, dans certains cas les vaccins provoquent l’autisme, les vaccins ne sont pas sûrs.”

Cette histoire de vaccin est née en 1998 en Grande Bretagne. Une étude fit état d’un lien entre un vaccin pour les enfants assez commun et l’autisme. Cette étude connut un fort retentissement dans le public. Plusieurs organisations de santé publique rapportèrent ensuite que les résultats n’étaient pas démontrés et les média se firent largement l’écho de ces réfutations. Pourtant, encore en 2002, entre 20 et 25% du public continuait à croire qu’il y a un lien entre vaccin et autisme et entre 39 et 53% qu’il y a autant de preuves d’un coté que de l’autre. En outre une fraction non négligeable de professionnels de la santé continuait à croire au résultat de l’étude en question. Plus tard le principal auteur de l’étude fut confondu, jugé pour faute professionnelle et un tribunal révoqua son autorisation de pratiquer la médecine.

Pourquoi les gens croient-ils dur comme fer à certaines informations fausses et pourquoi est-il si difficile, voire impossible, de les ramener à la raison ? Pourquoi croient-ils en dépit de toute évidence que le gouvernement américain est derrière le 11 septembre, que les vaccins rendent leurs enfants autistes, qu’Obama est Kenyan, musulman et veut instaurer un régime communiste, que l’homéopathie guérit les maladies et que les centrales nucléaires sont dangereuses ?

Et pourquoi, mis devant les preuves de la fausseté de leurs idées, ne veulent-ils, généralement, pas en changer, allant jusqu’à faire l’effort de chercher à étayer leurs présomptions pour résister à la vérité ?

Ce billet du blog Cognition & Culture, rapportant un article de la revue Psychological Science in the Public Interest apporte des réponses intéressantes à ces questions. En gros, pour croire une information il faut faire confiance dans celui qui nous apporte cette information. Si cet informateur parle d’une position d’autorité (gouvernement, média et surtout télévision, scientifique) ou si nous pensons cet informateur “autorisé” (par exemple à cause de son métier ou de sa réputation) nous aurons tendance à lui faire aveuglément confiance. Si cette information vient renforcer notre vision de choses alors elle aura encore plus de chance de faire son chemin dans notre système de croyances. Les informations qui donnent un éclairage sur les causes d’un événement impressionnant ou incompréhensible auront tendance à nous séduire facilement. Nous allons faire alors un effort cognitif pour intégrer et étayer cette information, nous raconter une histoire, trouver des arguments, bâtir une démonstration, trouver d’autres informations pour corroborer la première, bref, construire un modèle mental qui nous satisfasse et réponde à nos préoccupations.

Il est dès lors très difficile de nous faire changer d’idée, de réfuter notre opinion, parce que l’effort cognitif à fournir pour mettre à jour cette information est très important. Il nous faut, dans certain cas, remettre en cause toute la vision du monde que nous avons eu tant de mal à élaborer. Et puis c’est humiliant de se voir demander de ne plus croire à ce que l’on croyait avant. Changer d’idées n’est pas bien vu dans notre socio-culture.

Y a-t-il un moyen de corriger les fausses opinions ? L’article donne quelques solutions résumées dans cette infographie astucieuse :

Pensée de la nuit

On se demande pourquoi on écrit. On ne change rien à rien. En matière politique, morale, littérature, artistique, voire philosophique, les gens n’ont que des passions, se moquent de l’argument. Ils diraient tous comme le Strepsiade d’Aristophane : Tu ne me persuaderas pas, même si tu me persuadais.
Julien Benda, Les cahiers d'un clerc.

lundi 7 janvier 2013

Un point par habitant


What's all this? This is a map of every person counted by the 2010 US and 2011 Canadian censuses. The map has 341,817,095 dots - one for each person.
Why? I wanted an image of human settlement patterns unmediated by proxies like city boundaries, arterial roads, state lines, &c. Also, it was an interesting challenge.

Player One

Vautour fauve au zoo de Doué-La-Fontaine, juin 2012.

"The thing about being poor is that it takes up all of your time "
(...)
He knows that what makes human beings different from eveything else on the planet — or possibly in the universe, for that matter — is that they have the ability to experience the passing of time and they have the free will to make the most of that time. Dolphins and ravens and Labrador dogs come close, but they have no future tense in their minds. They understand cause and effects, but they can't sequence forward. It's why dogs in dog shows have to be led from task to task, because they're unable to sequence. They live in a perpetual present, something humans can never do, try as they may. And the reason Luke is thinking about time and free will is because he believes that money is the closest human beings have ever come to crystallizing time and free will into a compact physical form. Cash. Cash is time crystal. Cash allows you to multiply your will, and it allows you to speed up time. Cash is what defines us as a species. Nothing else in the universe has money.
Douglas Coupland dans Player One

Je viens juste d'entamer Player One et c'est un peu tôt pour en parler, mais je suis très accroché, c'est exactement le genre de roman que j'aime lire. Douglas Coupland, je l'ai connu avec Generation X qui m'avait fortement impressionné, puis avec Microserf qui a été longtemps dans mon top 10 des romans préférés. Coupland a eu des très bons et des moins bons romans mais il figure dans mon panthéon d'écrivains dont je chéri les livres, dans la même famille que William Gibson, Neal Stephenson et Cory Doctorow.

samedi 5 janvier 2013

L'art est difficile

Boulevard de la Chapelle, extérieur, nuit.

C'est difficile d'écrire. Pas étonnant que la plupart des gens n'écrivent pas, ou très peu. Je suis souvent surpris par la pauvreté des écrits des gens avec qui je travaille, même les chargés de communication semblent incapables d'écrire deux phrases correctes à la suite, où d'expliquer de façon compréhensible quelque chose de complexe. Je suis moi-même, dans ce blog ou ailleurs, constamment confronté à la difficulté d'écrire à peu près correctement, ça ne vient pas naturellement et pourtant je pense avoir une facilité à l'expression écrite que n'ont pas la plupart des gens. Expliquer quelque chose par écrit de façon à ce que ça soit compréhensible par le lecteur est, pour moi, très difficile, mais intéressant et même amusant. La plupart des gens ne trouvent ça ni intéressant, ni amusant, juste pénible et ennuyeux, et en plus, leurs difficultés les confrontent à leurs manques ou à leurs faiblesses.

Cet article du Monde est, à mon avis, le parfait exemple de ce qu'il faut faire pour expliquer de manière compréhensible un problème complexe habituellement expliqué et commenté en Anglais Américain : le fameux "fiscal cliff" que l'auteur de l'article, Sylvain Cypel, traduit par "falaise budgétaire". C'est presque un exploit journalistique. La prose de ce journaliste est simple, le problème exposé est éclairé. Ça semble facile mais je suis sûr que le journaliste en a bavé pour l'écrire, faire apparaître le travail pour écrire comme simple et naturel alors qu'on en a sué c'est presque de l'art, non? Il y a peut-être des incorrections mais je ne suis pas assez pointu pour les voir. Je ne me suis jamais attaqué, quant à moi, à expliquer le "fiscal cliff" dans ce blog pour une raison : bien que comprenant globalement ce qui se passait je n'avais pas le courage d'expliquer ça en Français, par écrit et j'avais peur d'écrire des bêtises. Il y a une grosse différence entre le journaliste dont c'est le métier et le blogueur amateur, même éclairé.

mercredi 2 janvier 2013

Du bon pied


Le réveil sonne à huit heures, je l'arrête, allume ma lampe de chevet et me rendors aussitôt. Je me réveille de nouveau à 8h56 exactement. Bon. Arrivé au travail à dix heures. Nuit calme mais sans vrai sommeil comme ça m'arrive maintenant souvent. Ceci explique peut-être cela.

En passant ce soir par Barbès-Rochechouart j'observe qu'il n'y a aucun des vendeurs de cigarettes à la sauvette habituels. Je découvre une minute plus tard qu'il y a un car de police garé juste sous la station de métro. Tout de même, alors que j'attends au feu, un type m'observe, conclu que je n'ai pas l'air d'un flic, s'approche et me souffle "Marlboro"... D'habitude ils sont plusieurs dizaines.

Travail : la demande de cartes tombe en début d'après-midi, c'est urgent et ça vient de haut, c'est aussi plaisant et intéressant à faire et le résultat est plutôt satisfaisant, pour moi et, je crois, pour le commanditaire qui va les utiliser dans la communication qu'il prépare.

Je n'aime pas les fameuses résolutions du nouvel an et évite d'en faire, me connaissant je sais parfaitement qu'elles seront oublié dès le 3 janvier. Pourtant j'ai, disons, des projets plus que des résolutions :
  • moins passer de temps devant la télévision qu'en 2012,
  • lire plus qu'en 2012,
  • écrire plus dans ce blog qu'en 2012,
  • faire des photos plus souvent et sortir faire des promenades-photos plus souvent (ça ne sera pas difficile j'ai dû faire deux promenades photos l'année dernière),
  • me lever tous les jours entre huit et neuf heures, même le weekend,
  • commencer enfin mon projet de dictionnaire amoureux de l'Amérique, que je médite depuis longtemps sans réaliser.
 Aujourd'hui fut un belle journée, fraîche et ensoleillée, idéale pour commencer l'année du bon pied.

The larger, the better (en)

The larger, the better, is the solution for sustainablity passing by the megacities?
Civilisation, that great loaded descriptor of human society, originates with cities. They have grown from the once vast Nineveh – home to 120,000 people in the ancient Assyrian Empire in 650 BC – to the Anthropocene’s megacities, defined as having more than 10 million inhabitants. There are currently almost 30 megacities on the planet (there were just three in 1975) – with the Tokyo metropolis, Japan’s national capital region, hosting over 35 million people at a population density more than double that of Bangladesh. By 2050, these megacities are expected to merge into dozens of megaregions, like Hong Kong-Shenhzen-Guangzhou in China, with more than 100 million people living in an endless city skyline.

The denser the city, the more productive, efficient and powerful it becomes. The theoretical physicists, Luis Bettencourt and Geoffrey West calculated that if the population of a city is doubled, average wages go up by 15%, as do other measures of productivity, like patents per capita. Economic output of a city of 10 million people will be 15-20% higher than that of two cities of 5 million people. Incomes are on average five times higher in urbanised countries with a largely rural population. And at the same time, resource use and carbon emissions plummet by 15% for every doubling in density, because of more efficient use of infrastructure and better use of public transportation.

The urban revolution of the Anthropocene could prove to be the solution to many of our environmental and social problems, allowing humans to inhabit the planet in vast numbers, but in the most sustainable way.
BBC - Future - Science & Environment - Sustainability in the new urban age

Bienvenue à 2013


Coté photo 2012 n'aura pas été une grande année pour moi. J'ai fait peu de photos, sans inspiration et sans vraiment le goût d'en faire. Mais j'ai l'intention de me rattraper en 2013. 
Bonne année à tous mes lecteurs et à tous ceux qui passent par ce blog.