samedi 30 juin 2012

Les vacances commencent

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Ça y est, tout le monde est parti et me voilà passé de baby-sitter à poultry-sitter. Si j'ose dire. Les volailles sont beaucoup plus faciles que les enfants. Elles se couchent sans faire vraiment d'histoires à 9 heures (en ce moment les jours sont longs) et il faut leur ouvrir le poulailler vers 7 heures et demie le matin (ce qui est un peu tôt mais on fait un effort). Ne pas oublier de leur donner un peu de grain et aller cueillir des herbes pour l'oie. Attention, pas n'importe quelles herbes, elle est assez difficile, l'oie. Leur mettre de l'eau pour boire et de l'eau dans la piscine de l'oie. Oui, l'oie a une piscine privée, même la canne n'y va pas (elle a une mare pour elle toute seule, il faut reconnaître). C'est un peu la fierté de ses propriétaires cette oie et elle bénéficie d'un traitement de faveur. Il y a trois poules, un coq nain, une canne et une oie. Ramasser les oeufs tous les jours. Faire quelques caresses à l'oie qui est en manque d'affection. Elle aime qu'on lui gratte sous les ailes. D'un autre coté les enfants sont plus amusants, mais ils demandent beaucoup d'attention, voire d'imagination. Et ils n'obéissent pas au doigt et à l'oeil. Et ils renâclent à aller se coucher. Bref, ce sont des enfants. On pourrait les laisser devant la télé toute la journée mais il paraît que ce n'est pas éducatif, du coup la télé est sévèrement rationnée. Les enfants, eux, resteraient bien devant Gulli toute la journée, ou le nez dans leur DS (critiquée aussi par les adultes). Enfin, ils sont à la campagne pour profiter du bon air. Donc ils doivent aller jouer dehors, temps permettant. Et du coup le baby-sitter aussi. Il doit organiser des jeux si les gamins ne s'y mettent pas tout seuls, c'est un peu une colonie de vacances, mais avec très peu de colons. Après cinq jours à m'occuper de mes neveux je suis soulagé de n'avoir plus à m'occuper que du poulailler. 

lundi 25 juin 2012

Mostly cloudy


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Profiter d'une éclaircie pour aller faire un tour en vélo, mais prendre quand même la pluie au retour, le crachin qui s'est installé régulier et tenace.


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Le paysage de Touraine sous le ciel gris.


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La petite gare désaffectée, vendue, où l'on a pris le train il y a une vingtaine d'années.

Mono no aware

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Il est vain de vouloir lutter comme le poids des dogmes et des certitudes enracinés depuis longtemps. Inutile de vouloir bousculer les sédiments laissés par la vie, inutile, blessant et néfaste. Exercer sa volonté sur les autres est vanité et poursuite du vent.


Alors tentation de vivre en dehors du monde ou de le tenir à distance, de ne pas avoir de contacts avec les autres qui sont si facilement blessants, ingrats ou injustes. Avec qui il est si difficile de s'accorder, d'être en harmonie.


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Toujours se rappeler cette phrase de Spinoza : "par réalité et par perfection j'entends la même chose".  S'accorder au cours des choses. Savoir dénicher et voir la beauté. 


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Il pleut, les grenouilles chantent. Le vent léger agite les branches des pins. La nuit tombe.

samedi 23 juin 2012

Au bord de l'étang

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En ce moment je suis à la campagne, je m'occupe de  mes neveux, les Houstoniens, que je ne vois qu'une ou deux fois par an. C'est un travail, pas à plein temps, mais pas loin. Il est fort possible que je n'ai pas le temps d'autre chose que de publier des photos ici pendant quelques jours.


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Promenade au bord de l'étang, c'est pas Brazos Bend, il n'y a pas d'alligators, juste des grenouilles et peut-être quelques carpes.


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Les étangs c'est toujours un peu mystérieux. Celui-ci a les eaux marrons et parfaitement opaques.


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Ils grandissent vite les petits gars de Houston, TX.

mercredi 20 juin 2012

Le projet (préliminaires)

Quand je rencontre des Américains ils me demandent souvent — histoire de bavarder  —  quels sont les écrivains français que j’aime. Je suis toujours embarrassé de leur répondre que je n’apprécie vraiment que les écrivains d’Amérique du Nord et un peu d’Amérique Latine, quasiment exclusivement. L’Amérique du Nord en particulier occupe chez moi la plus grande partie de mon temps de cerveau disponible, dans tout ce que je fais, dans tout ce qui m’intéresse, dans tout ce que je lis. C’est une névrose, probablement. Je peux passer une soirée entière, par exemple, à scruter les cartes et les photos satellites des États-Unis dans Google Maps ou Earth, à me balader dans les rues d’un bled perdu du Texas avec Google Street View, à la recherche d’un ersatz de voyage Américain, à lire en Anglais un livre sur la Cour Suprême des États-Unis, à jouer au Fantasy Baseball, à éplucher le New Yorker et le New York Times, à lire les blogs politiques des USA, à me documenter sur un point d’histoire particulièrement obscur de l’histoire de l’Amérique, à écouter presque religieusement This American Life ou NPR Radiolab en podcast, etc.. Je ne regarde que les films américains et les séries américaines et je me suis rendu compte récemment qu’à un match de foot bien de chez nous je préférai mille fois regarder un match de baseball sur ESPN America ou sur MLB TV. Dans la vie quotidienne je tiens cette obsession en respect et n’en parle à quasiment personne de peur de passer pour un dingue, ce qui fait de moi, pour mes collègues de travail, un être mystérieux dont on se demande à quoi il s’occupe chez lui et quels sont ses hobbies dont il ne parle jamais ou sur lesquels il reste évasif. J’ai compris que certain me croyaient gamer invétéré, je les laisse croire, ça me fait un alibi, en quelque sorte.

Je me suis rendu compte que je parlais assez peu de cette obsession américaine dans ce blog et que je devrais lui consacrer plus de place ici. J’ai conçu le projet, jamais réalisé, d’écrire un « dictionnaire amoureux de l’Amérique » dont je publierai les entrées ou même les brouillons d’entrées (ou même les notes pour servir aux entrées du dictionnaire) sur ce blog. Il est temps que je m’y mette.

Il existe déjà dans la série « Les Dictionnaires amoureux » chez Plon un « Dictionnaire amoureux de l’Amérique » écrit par Yves Berger, Prix Renaudot de l’essai en 2003 (pourtant une année ou les USA furent l’objet d’un ressentiment pénible à vivre, ici, en France). C’est un livre magnifique et une constante inspiration, et pas seulement parce qu’en découvrant l’auteur, décédé en 2004 , j’avais découvert un fellow fou d'Amérique. Mon but n’est pas d’être édité mais d’offrir un exutoire à ma passion, la partager et peut-être intéresser quelques lecteurs.

mardi 19 juin 2012

Les vertus du non-agir

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L'orage, cette nuit, a rafraîchi l'air. Sauf que celui-ci n'était pas bien chaud pour commencer et donc aujourd'hui il a fait beau... mais frais.

Hier c'était jour d'élections. A huit heures moins dix Ségolène prend la parole en direct de La Rochelle pour expliquer qu'elle a été battue par un salopard de traître et que celui-ci ne l'emportera pas au paradis. Elle ne s'embarrasse pas de la loi qui dit qu'on ne doit pas révéler les résultats avant huit heures précise mais enfin ça fait déjà deux heures qu'ils ne votent plus, à La Rochelle, et elle ne dévoilera pas les résultats nationaux, en plus il est huit heures moins dix et on ne peut pas dire que quiconque aura été influencé par sa déclaration. D'un autre coté ça lui permet de griller tout le monde dans la course que vont être les discours d'après fermeture du scrutin.

Ensuite ça a été le soir des longs couteaux, avec les battus de la droite et les impopulaires de la gauche se ramassant à la pelle sur le sol des bureaux de vote. Battus : Ségolène Royal mais aussi Jack Lang, battus Nadine Morano, Claude Guéant, Eric Raoult, Marine Le Pen, Renaud Muselier, Benjamin Lancar, Frédéric Lefebvre... Battu, et c'est plus triste, François Bayrou. Tous les membres du gouvernement qui étaient candidats ont été élus.

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Pour fêter ça, si on veut, on regarde à la suite les trois derniers épisodes de la saison 3 de Mad Men. Quelle excellente série, quels bons acteurs et quel excellent scénario ! On se dit que ceux qui clament haut et fort la mort de la série TV américaine (on en connait) sont soit ignorants, soit de parti pris, soit les deux (mais probablement surtout de parti pris et prenant leurs désirs pour des réalités).

Après ça réveillé par l'orage à quatre heures du matin. Quelques coups de tonnerre assez proches et la pluie à seaux.

Autant dire tout de suite qu'on n'a pas dormi beaucoup.

Aujourd'hui ambiance sinistre au bureau. Je devrais faire mes cartons et mettre au pilon mes vieux dossiers car nous démenageons la semaine prochaine, mais pas envie ou pas le courage. Et trois problèmes qui me souciaient trouvent tous les trois une solution comme par enchantement. Les problèmes se résolvent souvent par le non-agir, laisser faire, laisser tomber et hop le problème disparait.

samedi 16 juin 2012

Thierry Roland

Je n'ai jamais été un grand amateur de football mais j'ai regardé pas mal de matchs à la télé, comme un peu tout le monde, et ces matchs, jusqu'à une époque récente, étaient commentés par le duo Thierry Roland et Jean-Michel Larqué. Leurs voix, leurs outrances, leur beauferies, leurs petites phrases (parfois légèrement racistes et misogynes, oui c'était des beaufs qui s'adressaient à des beaufs, il en faut) sont entrées dans la mémoire collective du peuple français et dans ma mémoire à moi, dans mon univers mental, dans ma culture. C'est pourquoi j'ai eu un petit pincement au coeur quand j'ai appris ce matin la mort subite de Thierry Roland. Sa disparition signifie que l'on n'entendra plus jamais sa voix commentant les matchs de foot à la télé, qu'on n'entendra plus jamais ses petites phrases stupides et gaffeuses, ses brèves de comptoir, qui, pour certaines, sont passées, parfois grâce aux Guignols de Canal + (qui en inventaient, et des meilleures), dans la culture populaire française comme un certain nombre de phrases d'Astérix. Des âneries comme "fauché comme un lapin en plein vol" ou "tout à fait Thierry", ou "ces deux là ne partiront pas en vacances ensemble"...

Il n'y a pas de quoi en faire un plat, je vous l'accorde, mais respecter ceux qui sont tristes et leur tristesse serait déjà pas mal. Suivez mon regard...

vendredi 15 juin 2012

L'affaire du tweet

L'affaire du tweet de Valérie Trierweiler, la compagne de notre nouveau président de la République, a fait grand bruit cette semaine dans les média. Au delà de l'aspect politique et vaudevillesque de cet évènement, ce qui m'a intéressé est l'irruption du tweet dans la vie politique de ce pays. Rappelons que Twitter est une société américaine basée à San Francisco, fondée en mars 2006 et lancée en juillet de la même année. L'essence de Twitter est le tweet : un message de 140 signes au maximum (le tweet de Madame Trierweiler en fait 135). 140 signes ça veut dire espaces entre les mots compris. Le tweet ne permet donc pas de grands développements de la pensée, il est volontiers laconique, il peut aisément être mal interprété du fait de sa brièveté même. Twitter a eu rapidement un succès inouï: en 2011 Twitter comptait 100 millions d'utilisateurs de par le monde dont 50 millions d'utilisateurs actifs chaque jour. Ce nombre impressionnant ne doit pas cacher le fait que Twitter est assez peu utilisé relativement à la population mondiale. Pour résumer : Twitter est donc un service de messagerie publique sur Internet, un endroit virtuel où l'on publie des messages de 140 signes au plus à destinations des utilisateurs qui vous suivent (les "followers") et au delà, de tous les utilisateurs du service. Les messages peuvent être effacés par le propriétaire du compte, et le compte peut-être "hacké", c'est à dire usurpé par quelqu'un d'autre, dans un but malicieux ou malveillant. Avec le temps et l'accroissement du nombre d'utilisateurs Twitter est devenu un outil de communication prisé des média et du personnel politique, au moins dans les pays occidentaux.

L'objet de ce billet n'est pas de faire un historique de Twitter ni un mode d'emploi mais de replacer les choses dans leur contexte. Certains politiciens font de Twitter une utilisation très maîtrisée par leurs communicants, d'autres, comme Nadine Morano, par exemple, ou Valérie Trierweiler en ont une utilisation directe et spontanée qui ne passe pas par le filtre des experts en communication. Dans ce dernier cas le tweet s'apparente souvent à la "petite phrase" adorée des média (et donc chaque tweet des politiques est bien entendu scruté par les journalistes) et propice à la gaffe politique. Lorsque le fameux tweet de Madame Trierweiler est apparu certains ont d'abord cru à un "hack" (que quelqu'un avait usurpé le compte Twitter de Madame Trierweiler), mais l'intéressée à confirmé à la presse être bien l'auteur de ce tweet sulfureux. Autre nouveauté : lorsqu'un tweet est considéré comme sortant de l'ordinaire on attend sa confirmation par des moyens plus traditionnels pour en parler dans les média!

Je me demande comment les gens, le public au sens large, ont interprété le mot "tweet", soudainement popularisé. Combien de gens connaissent Twitter, savent ce que c'est et à quoi ça sert ? Savent ce qu'est un tweet, savent ce que signifie "compte hacké"? Tous mots employés abondamment dans tous les organes de presse ces derniers jours. Si je prends comme échantillon de la population française ma famille étendue, aucun membre n'a, à ma connaissance, de compte Twitter (sauf moi bien sûr et certains ont des comptes Facebook). Je suis bien certain (bien que n'ayant pas vérifié) qu'au moins un bon tiers n'a, avant l'histoire de ce fameux tweet, jamais entendu parler de Twitter et un autre tiers en a probablement entendu parler mais n'a qu'une très vague idée de ce que c'est et comment ça fonctionne. Pour tous ces gens, l'affaire du tweet vengeur de la rivale de Ségolène aura eu au moins l'effet de populariser Twitter et ses tweets.

samedi 9 juin 2012

"Tschhhdindingdingkrrrshhhhdongdong"

[soundcloud url="http://soundcloud.com/john-pemberton/modem-dialup"]

Est-ce que vous vous souvenez de ce son ? Hé oui c'est le magnifique bruit des années 90, le son du cyberespace. Je serais presque nostalgique à l'entendre aujourd'hui.

On pourra trouver toutes les explications (en anglais) de cette suite de sons (aujourd'hui disparue, ou presque) dans cet article de M. Madrigal dans The Atlantic.

C'est un jour de 1998, je crois que j'ai entendu pour la première fois cette suite de sons, (en fait des données transmises par le modem sous forme de sons à travers les fils du téléphone) qui, miraculeusement, vous reliaient à Internet. À l'époque je n'allais sur Internet qu'au travail, entre midi et une heure, sur l'ordinateur de la secrétaire du patron, celui-ci m'avait autorisé à expérimenter Internet pendant le déjeuner de sa secrétaire. J'allais très vite sur les sites qui m'intéressaient et j'imprimais un maximum de choses pour les lire dans le train le soir ou chez moi. Les sites en question c'étaient d'abord les sites d'information, j'étais un grand fan de Slate et de sa revue de presse du jour, par exemple. Puis en 1999 j'ai découvert grâce à un article de Libé, les "on line diaries" et je suis tout de suite devenu un amateur de ces diaristes américains on-line, les ancêtres des blogs. J'ai encore quelque part des piles de pages imprimées des journaux on-line de cette époque.

Je me suis connecté à la maison, vers la fin 1999. Je n'imprimais plus les pages de mes sites préférés pour les lire dans le train. La connexion faisait toujours le même son, mais c'était déjà moins annonciateur de merveilles. C'était l'époque où l'on commençait à trouver qu'Internet c'était finalement très surévalué. Quoique je n'ai jamais pensé ça, je finissais par m'habituer à l'exploit technologique qu'Internet représentais pour moi au début. Les fréquentes interruptions de communication m'agaçaient même considérablement (quand le modem faisait "clic" et raccrochait inopinément !).

Enfin est apparu le câble, puis après l'ADSL et je n'ai plus jamais entendu le son du cyberespace.

jeudi 7 juin 2012

Pour une autre fois

De nouveau ce matin le sort ne m'a pas désigné comme juré. Et la session se termine donc c'est fini je ne serai pas juré cette fois-ci, peut-être une autre fois.

Toutefois je ne me plains pas : l'affaire jugée à partir de ce matin avait l'air bien sinistre et bien compliquée. Et je bénéficie d'une journée de congé inopinée, j'ai l'impression de faire l'école buissonnière.

Ces quelques heures passées au Palais de Justice n'ont pas été complètement vaines. J'ai vu et appris des choses qui ont excité ma curiosité pour les matières juridiques et la prochaine fois que je serai convoqué je saurai ce qu'il faut faire et comment ça se passe.

NB: J'apprends ce soir que l'affaire a été renvoyée à une date ultérieure, je n'ai donc rien raté. Mais la session d'Assises est terminée et je suis toujours en congés sans solde, moi, je sens venir un certain nombre de démarches avec les services RH à l'horizon qui vont être distrayantes….

Impressions d'Assises

Il y avait une dame avec un chapeau. Un tout petit chapeau noir assez élégant. La présidente a rappelé qu'on ne devait pas siéger avec un chapeau, tête nue, et on devait prêter serment tête nue. Je me suis demandé pourquoi mais je n'ai pas posé la question. La dame au chapeau (c'était la seule personne avec un chapeau, je crois) n'était pas très contente. Je ne me souviens pas si elle a été tirée au sort. Sans doute pas, parce que je l'aurais remarqué. Ça m'a travaillé cette histoire de chapeau interdit.

Le greffier procéde à l'appel des jurés potentiels. A chaque fois qu'il lit un nom, le concerné se lève. Toute la salle le regarde. La présidente prend le jeton qui correspond à son numéro et le met dans l'urne. Schlonk ! Fait le jeton en tombant dans l'urne. Le sort en est jeté. Si la présidente sort le jeton avec ton numéro toute à l'heure, tu es juré.

À la cantine du Palais la présidente déjeunait avec la procureur. Le siège avec le parquet. Je me suis rappelé un premier janvier où j'avais fait la bise à minuit avec un procureur de la République que je connaissais pas deux heures avant, le tout au domicile d'un avocat.

Images

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Je me rends compte seulement maintenant que Mark Simonson, mon fondeur préféré (la police employée pour ces billets est Proxima nova et je voue presque un culte à Anonymous Pro), Mark Simonson, donc, avait consacré sur son blog un article très savant et très cultivé à la typographie de "The Artist". 

Comment trouvez-vous la photo officielle du président de la République par Raymond Depardon ? J'aime énormément ce que fait Raymond Depardon mais là, je ne le trouve pas très bon. La photo de Chirac par Bethina Rheims ressemblait beaucoup à celle de Depardon et était, je crois, bien meilleure, tout comme la photo de Giscard par Jacques-Henri Lartigues. L'éclairage fait qu'on a l'impression que le silhouette du président est découpée à la plume sous Photoshop (surtout au niveau des mains) et je n'aime pas l'attitude du président, ses bras ballants et ses mains vides. Il me semble en plus que la tête est un peu trop grosse. Quoiqu'il en soit cette photo est tout de même meilleure que celle de Sarkozy dans sa bibliothèque, complètement loupée celle-là.

mardi 5 juin 2012

Perspectives

Eh bien j’ai calculé le montant de ma pension à diverses dates de départ à la retraite et j’ai constaté qu’en partant en février 2015 je ne gagnerai que 100 euros de plus par mois que si je partais en février 2014. J’ai donc pensé qu’il était inutile que je me tape un an de travail de plus pour un aussi faible gain. Je vais donc, sauf imprévu, partir à la retraite en février 2014. Plus que 20 mois avant la quille ! J’ai eu aussi l’idée de me renseigner sur mon statut actuel de juré non tiré au sort mais restant à la disposition de la justice et j’ai appris que pendant toute la session de la Cour d’Assises j’étais en congé sans solde et que je n’avais pas à me présenter au boulot (et même qu’au cas où j’aurais un accident du travail je ne serai pas couvert n’étant pas sensé être au travail du tout). Évidemment j’ai appris ça alors que j’étais déjà revenu au bureau, ce qui m’a permis de passer pour un employé d’une conscience professionnelle exceptionnelle. J’avoue n’avoir pas prévu une telle éventualité et être assez ambivalent devant ce congé exceptionnel qui m’est offert par la Cour d’Appel de Paris et donc je pense que je vais continuer à aller bosser. Jeudi nouveau tirage au sort des jurés : si je ne suis pas tiré au sort qu’est-ce que je fais ? Je resterai bien comme spectateur au procès mais les bancs de la Cour sont extrêmement inconfortables. Ou alors je reste chez moi. Ou bien je retourne au travail. Bref je ne sais pas.

dimanche 3 juin 2012

Paysage en sursis

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Hier j'ai fait quelques images autour de mon immeuble et c'est celle-ci qui me plaît le plus. Je n'ai pas eu besoin d'aller très loin. C'est exactement ce que je vois quand je sors de chez moi. Dans quelques mois il ne restera rien de tout ça, tout va être rasé pour y construire des immeubles neufs. Je ne sais pas trop si je dois m'en réjouir ou m'en soucier. De toutes manières je ne serai plus ici dans trois ou quatre ans. J'hésite sur la ville où j'habiterai. J'ai le choix. Je peux rester à Paris (mais ailleurs) comme je peux m'installer en province, à Nantes ou à Poitiers qui sont des villes qui me plaisent, où à l'étranger, en Europe du sud, Espagne, Portugal, au moins pour trois ans. Tout me tente. 

vendredi 1 juin 2012

Jury duty

A partir de lundi prochain je suis convoqué pour être juré (jury duty, pour les anglophones). Il y a deux affaires, l’une de trois jours, l’autre de dix jours, à juger et il y aura un tirage au sort lundi matin pour chaque affaire et l’on peut être récusé dans chacune des affaires, j’ai donc de bonnes chances de ne pas être selectionné ce que je préférerais à devoir siéger. Il est tiré au sort 6 jurés par procès, nous verrons bien ce qu’il adviendra  lundi matin. Je ne sais pas trop quoi penser et dans le doute j’ai plutôt envie de ne pas être tiré au sort (toujours cette mauvaise crainte de l’inconnu et de ce qui peut me faire changer, même pour un temps, ma routine et mes habitudes), toutefois je me dis que si je suis désigné ça sera une expérience intéressante, donc dans les deux cas, désigné et non récusé ou bien renvoyé à mes chères études, je serai content.

Par nature je serai tenté de vivre en marge de la société, de me contenter de l’effleurer dans la vie de tous les jours. J’aime la vie en ville parce que le bruit de fond qu’elle émet me tient compagnie, en quelque sorte. De la même façon je ne fréquente pas mes voisins et les connais à peine mais j’apprécie de les savoir autour de moi dans l’immeuble. La ville m’apporte un certain nombre de stimuli sans exiger de moi un quelconque engagement, sans exiger que je me coltine les autres, en me laissant libre de mes mouvements et quasiment anonyme et inaperçu au sein de la foule de ses habitants, si tant est qu’on n’est jamais aussi bien caché qu’au milieu de la foule de ses semblables. De même je sais qu’en ville tout ce dont je pourrais avoir besoin est à portée de main à toute heure. Mais si je vis en ville je n’en fréquente que peu ses habitants et apprécie de pouvoir l’embrasser du regard, de haut, de l’observer sans me mêler. C’est une position avantageuse et probablement égoïste qui convient bien à mon caractère solitaire et introverti. Entrer dans l’arêne est une épreuve que je redoute toujours, quelle que soit l’arêne en question. En plus, comme je l’ai déjà dit maintes fois, la fréquentation de mes semblables, à quelques exceptions prêt, exige de moi de gros efforts d’adaptation et de socialisation et m’interdit toutes échappées mentales. D’où ma réticence et mon inquiétude à l’idée d’avoir a m’engager dans une action sociale sortant de l’ordinaire (car après tout je vais au travail et je fréquente des gens tous les jours à travers celui-ci) et qui exigera de moi une attention de tous les instants et une grande responsabilité auxquelles je ne suis pas accoutumé.