vendredi 17 août 2012

Partir, revenir

Pour avoir des choses à raconter il faut sortir un peu de chez soi, or en ce moment il faut bien reconnaître que je sors très peu. J’ai pris deux jours de congé, et je les ai passé chez moi, quasiment sans mettre le nez dehors. Il fait une chaleur à crever et dès que je sors je suis en sueur. J’aime bien la chaleur mais il ne faut pas bouger car je déteste transpirer. Alors je fais quelques courses pour manger et ça suffit, je rentre, j’ouvre un livre, l’ordi, la télé, je suis bien, pas au frais mais à l’ombre, je bois un verre, je prends une douche pour laver les scories de la rue, tout est maintenu à une saine distance, avec internet je suis branché sur le monde mais il ne peut pas me blesser, le monde.

De plus en plus casanier j’ai renoncé, après bien des hésitations, à aller là où je devais me rendre, c’est à dire à l’autre extrémité de la France, parce que me manquait l’envie de me taper quatre heures de train, avec des gens dedans, plein de gens dedans car les trains sont bondés, quatre heures de dur avec la climat’ mal réglée (pas assez froide ou glaciale), même en première, avec pas assez de place pour mes longues jambes, aller à la gare en métro, aller là où il fait encore plus chaud qu’à Paris, quitter mon domicile tout simplement. J’aurai essayé pourtant mais le sort n’était pas avec moi et mercredi matin j’ai raté le train que je devais prendre pour des raisons qui tiennent à moi (inertie à quitter mon domicile) et aux transports en commun le quinze août à Paris le matin (presque pas de métros et des travaux qui le ralentissent). Je m’étais levé à six heures pourtant ce qui est un exploit et qui entraîne fatalement une nuit précédente sans sommeil ou quasiment. Cette épreuve a été de trop et j’ai décidé d’annuler mon voyage. Pour que je sorte de chez moi il faut que j’aille en Touraine (une heure et demie de train) ou bien que j’aille à New York (huit heures d’avion). Entre ces deux extrêmes, rien. Partir me provoque tellement d’anxiété qu’il faut que la destination soit totalement balisée (la campagne en Touraine, de préférence en mode ermite) ou extrêmement désirée (New York). Et encore, je suis toujours plus ou moins en transe avant de partir mais la motivation est supérieure (et il m’est arrivé plusieurs fois d’annuler des séjours en Touraine). Ne croyez pas que je m’ennuie chez moi, pas le moins du monde, je trouve même que le temps passe trop vite, comme quand je suis à la campagne (avec la nature et le calme en moins cela va sans dire).
Pourtant dès que je le pourrai je quitterai Paris sans regret, une fois pour toute. Après n’avoir eu de désirs des années durant, quand j’étais plus jeune, que d’habiter la capitale. Paris est pénible, pas invivable mais pénible. À cause de ses habitants. Dès que je sors dans la rue je suis agressé par le bruit, la crasse, la mauvaise humeur des gens ou leur impolitesse. Même au mois d’août où une partie de la population est partie polluer les plages ailleurs qu’à Paris-plage (où je n’ai jamais mis les pieds cela va sans dire). C’est une ville magnifique Paris, mais que les parisiens sont désagréables et sales. Ce n’est pas mieux ailleurs mais au moins les malappris sont en moins grande concentration. Ou bien, comme à Londres ou à New York sont bien moins incivils donc plus faciles à supporter.

Pour illustrer mon propos par une anecdote, mardi j’étais en train de retirer mon billet de train pour le lendemain, à la Gare du Nord, la machine à billet était lente, sans doute à cause de l’affluence. Un jeune type derrière moi qui attendait son tour m’a engueulé parce que je n’allais pas assez vite. Un petit mec, un mètre soixante, quarante kilos tout mouillé, qui me gueule dessus parce que selon lui je prends trop de temps à retirer mes billets de train au distributeur ! Incroyable.

Les gens sont fous.