lundi 2 juillet 2012

RIP Nora Ephron

Nora Ephron est morte avant-hier. J'avais aimé Julie et Julia que j'avais vu dans un avion d'Air France entre Houston et Paris et bien sûr j'ai adoré Quand Harry rencontre Sally. Ces deux films se déroulent à New York et la ville, d'où était originaire Nora Ephron, est en toile de fond. Je crois bien même que j'ai revu plusieurs fois Quand Harry rencontre Sally pour les vues et l'ambiance de Manhattan, plus que pour l'histoire ou les acteurs (bien qu'ayant une tendresse particulière pour Meg Ryan et pour Billy Cristal). Je ne suis pas (ou plutôt je ne suis plus) cinéphile et je n'ai pas vu d'autres films de Nora Ephron ou sur un scénario de Nora Ephron. Elle tenait un blog dans le Huffington Post et sur les blogs elle disait ceci, dans un entretien à The Bielever (traduit par la blogueuse cinéma du Monde Isabelle Regnier) :



"The Believer : Vous avez affirmé qu'en avançant dans votre carrière, vous vous êtes laissé gagner par la peur de vous répéter, de reproduire les mêmes situations de fiction. A quel type d'exercice vous livrez-vous pour garder votre esprit alerte et fertile?


Nora Ephron : Le premier exercice consiste à écrire. C'est une des raisons qui m'a conduite à bloguer - c'était comme un nouveau muscle à travailler. Je veux dire, je ne suis même pas sure que cela le soit encore, parce que les choses évoluent très vite dans la culture du Net, mais il y a six ans c'était une forme nouvelle. Ce n'était pas un essai, mais c'était un genre d'essai. Il fallait que les textes soient courts à cause de l'attention limitée que les lecteurs consacrent au texte sur Internet. La fonction du blog est différente de celle d'autres formes d'écriture, ce n'est pas un texte que les gens lisent, c'est un texte qui a vocation à initier une conversation entre les lecteurs. C'est devenu une des raisons pour lesquelles les gens lisent les textes. Ca devenait, pour eux, un moyen de s'exprimer. Et une fois que vous comprenez cela, votre premier réflexe est de ne pas lire les commentaires - parce qu'à un moment ou à un autre ils vont devenir méchants envers vous.


BLVR : C'est vrai. Et ils invoquent toujours Hitler à un moment ou à un autre, selon la loi Godwin des analogies nazies.


NE : Ouais! Ou alors ils ne comprennent pas du tout la blague. C'est une donnée.


BLVR : Internet est une autoroute de l'outrage moral grammaticalement incorrect.


NE : Je pense qu'on n'a pas qu'on ait besoin de croire dans ce qu'on écrit sur un blog pour plus longtemps que le temps pendant lequel on l'écrit. On n'y met pas la même solennité que dans un véritable essai. Vous ne vous dites pas "est ce que c'est vraiment ce que je veux dire". Vous vous dites "est ce que c'est ce que j'ai envie de dire à ce moment précis".