dimanche 31 juillet 2011

À qui profite le crime?

Phersu commente avec un pessimisme qui m'effraie la crise qui se joue en ce moment à Washington.

On est dans la situation étrange où la politique américaine est prise entre deux chantages opposés mais solidaires : les Agences de notation exigent de baisser les dépenses pour les plus pauvres et les Républicains exigent de baisser les rentrées sur les plus riches. Il est rare qu'un parti d'opposition soit ainsi en situation de profiter de la destruction qu'il aura lui-même en partie causé. Plus il s'oppose à toute relance et même à toute hausse des dépenses, plus l'économie s'effondre, plus il en tirera avantage. C'est une situation où il gagne à tous les coups, du moins à court terme. Et à long terme, comme disait Keynes, je crois, on est tous des hordes de mutants mad-maxiens dans des ruines somaliennes de l'Etat minarchique.

Est-ce que les Républicains profiteront de la crise qu'ils sont en train de déclencher? Je ne suis pas sûr. Comme je ne suis pas sûr que ça soit Obama qui en sorte grandi. Si toutefois ils s'en sortent, tout court.

Faut-il voir la défaite d'Obama comme inéluctable et la victoire de Romney (le moins dingue des Républicains) comme un moindre mal? Je ne crois pas, je ne souhaite vraiment pas que ça arrive.