samedi 2 avril 2011

Cartographe

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Temps magnifique, printemps, presque chaleur, rhume des foins (qui va un peu mieux parce que je prends des médicaments anti-allergiques sinon ça serait l'enfer, les nuages de pollen de platane, celui que je ne supporte plus)... Et demain je pars passer quelques jours à la campagne, quelques jours de vacances. Ça va être rapide et il va falloir que je travaille quand même un peu pour mon job et que je fasse l'aller retour jeudi pour assister à une réunion. Mais c'est mieux que rien. Ma soeur me prête sa maison mais ne m'a prévenu qu'au début de la semaine, j'ai sauté sur l'occasion et pour pouvoir en profiter j'ai dû faire un compromis avec mon boulot. C'est ça aussi s'accorder au cours des choses.

J'ai beaucoup de travail en ce moment et ça ne me déplaît pas. Je fais des cartes qui permettent de visualiser et de réfléchir sur les phénomènes qui nous préoccupent dans mon service, qui permettent aussi d'utiliser les ressources de façon plus efficaces, qui montrent comment se déplacent dans le temps et l'espace certains phénomènes. Et une carte entraîne des idées et des interrogations qui ouvrent de nouveaux sujets de recherches, donc de nouvelles cartes, et ainsi de suite. Et puis il y a des gens qui me demandent des cartes pour illustrer un rapport ou une étude et qui sont contents de ce que je leur fait. De temps à autre un sujet devient très à la mode pour une raison ou pour une autre, lubie d'un patron, événement médiatisé et monté en épingle. On me demande alors beaucoup de réalisations urgentes et je suis obligé de laisser tomber mes autres sujets de recherche pour faire face à l'actualité. J'aime moins ces périodes parce qu'on n'a pas le temps d'approfondir ce qu'on fait mais c'est un défi autre qui est parfois immédiatement gratifiant, quand on arrive à produire quelque chose qui répond bien à la demande.

Depuis tout petit j'ai une passion pour les cartes. Lorsque j'étais gamin, je pouvais passer des heures à examiner mon livre préféré: le Grand Atlas du Reader's Digest. Plus tard j'ai découvert les cartes dites "d'état major" de l'IGN. J'en ai possédé des dizaines et je passais un temps énorme à les examiner. Mon frère avait des atlas ferroviaires et économiques du pays sur lesquels je passais beaucoup de temps quand j'allais chez lui. J'aimais aussi les cartes routières Michelin et même les guides Michelin pour leurs plans de villes. Je m'étais inventé un pays imaginaire et je dessinais ses cartes, des dizaines de cartes, j'inventais tout, la topographie et la toponymie, l'industrie et l'agriculture et surtout le réseau de transport et même les profils de voies de chemins de fers avec les graphiques horaires des trains! (Vous parlez d'un nerd!)

J'ai eu une la meilleure note de l'académie au bac en géographie, mais curieusement de ce jour là, mon enthousiasme pour la géographie a baissé. Je n'a pas fait d'études de géo. Pendant des dizaines d'années je ne me suis plus intéressé que par moment aux cartes et atlas et plus du tout à la géo. Certes les connaissances acquises ne se sont pas envolées mais du moins elles ont pâli. Certes je passai encore des heures à détailler les cartes mais c'était des cartes des États-Unis et ça allait de pair avec ma passion pour ce pays. Il a fallu que par hasard je trouve ce poste dans ma boite et que je l'obtienne (je crois avoir fait preuve alors d'un enthousiasme pour la cartographie qui a enlevé le morceau) et que je creuse alors le sujet pour retrouver tout mon intérêt pour la géographie et pour les cartes. C'est étrange la vie, les coïncidences, les hasards.