vendredi 9 avril 2010

Rue Campagne-Première

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Quand je sors du travail et que je veux marcher un peu au hasard, mes pas m'emmènent souvent rue Campagne-Première. C'est une rue modeste un peu en biais entre deux boulevards, Montparnasse et Raspail, où vécurent pourtant un nombre impressionnant de gens célèbres: Aragon et Elsa, Foujita, Atget, Man Ray, Marcel Duchamp, Rilke, Tristan Tzara, Éric Satie, Yves Klein. Bien sûr la plupart n'ont fréquenté de la rue Campagne-Première que l'hôtel Istria, au 29, qui existe toujours. Au début de cette rue, coté Raspail, au 31bis, s'élève un magnifique immeuble art-déco de 1911, oeuvre de l'architecte André Arfvidson. Je me souviens que la rue Campagne-Première fut baptisée ainsi par le général d'Empire Alexandre Camille Taponier, pour célébrer sa première campagne et que Godard y fait mourir Belmondo dans À Bout de souffle. Le nom Campagne-Première m'évoque autre chose mais je n'arrive pas à retrouver quoi: un morceau de musique, une chanson, quelque chose de relatif à la musique. On y trouve aussi le siège de la Société de Psychanalyse Freudienne, la librairie ancienne La Rose de Java et le siège du magasine Têtu. J'en oublie certainement. C'est bien beaucoup pour une petite rue de 250 m de long et de 10 mètres de large. Toujours est-il que j'emprunte régulièrement cette rue pour aller à la librairie Tschann, par exemple ou pour me rendre Boulevard St Michel en tournant devant La Closerie des Lilas et la statue du Maréchal Ney qui semble perpétuellement mener l'attaque de l'immeuble hideux et délabré du CROUS de Paris, place de Port Royal.

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