samedi 11 avril 2009

pirates

À propos des pirates Somaliens et de l'affaire du Ponant ont lira avec intérêt, profit et pas qu'un peu d'amusement, le long et extrêmement bien documenté et bien écrit article de William Langewiesche {en} dans Vanity Fair. Du nouveau-nouveau journalisme dans toute sa splendeur avec style et humour et un peu d'ironie vis à vis de la France et des Français. Si le sauvetage de l'équipage du Ponant s'est bien déroulé celui, hier, de l'équipage du Tanit (1) s'est soldé par la mort du skipper {fr}, tué par les pirates ou par les commandos, on ne sait pas — mais quand il y a un échange de tirs dans un aussi petit espace que la cabine d'un navire de plaisance ce n'est pas étonnant qu'il y ait des victimes collatérales.

(1) Le Tanit est un voilier de plaisance Français, apparemment celui d'un couple de ces jeunes gens qui prennent la mer, sur les traces de Moitessier {fr} ou de Damien {fr}, possédés par l'illusion qu'on peut s'échapper et qu'on vit mieux ailleurs {fr}. C'est parce qu'ils étaient occidentaux et qu'ils voyageaient sur un bateau à voile pour leur plaisir et qu'ils représentaient des dollars potentiels que les pirates les ont kidnappés, et c'est parce qu'ils représentaient la France que le gouvernement a réagi de façon aussi intransigeante; pour des gens qui rejettent le mode de vie occidental, la société de consommation et l'argent et qui partent sur les mers pour "vivre autrement" et "partager avec les peuples rencontrés" c'est d'une ironie tragique. La reconnaissance de l'illusion est souvent d'une violence extrême. Ils tenaient un blogue {fr} ces jeunes gens, comme il se doit de nos jours, et la lecture de celui-ci, à posteriori, est d'une profonde tristesse — les commentaires sont encore ce qu'il y a de plus triste entre les éternels donneurs de leçons qui leur disent quasiment "c'est bien fait pour vous" et tout ceux qui sont inconsolables parce qu'ils avaient projeté sur ce couple leurs propres rêves.