dimanche 15 mars 2009

photos de rue

Donc je suis place Jules Joffrin dans le XVIIIème arrondissement de Paris et j'attends le bus 80 qui doit me transporter à l'American Library of Paris (des livres à rendre, des livres à emprunter, encore des livres...). Pour m'occuper je fais quelques photos avec mon iPhone, des photos des gens autour de moi mais pas vraiment, plutôt des images d'ambiance, des scènes de rue. Avec l'iPhone qui est plutôt discret et assez mauvais comme appareil photo soit dit en passant. Une fille rousse me regarde avec insistance depuis un moment, je l'ai repéré. Elle vient vers moi et me demande "vous faites des photos?", je lui dis "oui, avec mon téléphone", elle me dit "vous savez que c'est interdit de faire des photos des gens dans la rue?", je réponds "ah bon? et quelle loi m'interdit de faire ça, s'il vous plaît?", elle dit "c'est interdit c'est tout, et si c'est pas interdit au moins il faut avoir la correction de demander aux gens d'abord!", je dis "alors c'est un peu confus là, c'est interdit ou pas, moi je crois que c'est mon droit de photographier la rue et les gens qui sont dedans parce que c'est un lieu public". La fille ne répond rien, elle s'éloigne, je tente de la rattraper, c'est vrai je continuerai bien cette conversation, mais pas elle, je ne peux tout de même pas lui courir après, ça, ça ne se fait vraiment pas. Je laisse tomber.

Ce n'est pas la première fois qu'on m'embête parce que je fais des photos, j'ai eu toutes sortes de réactions, du commerçant qui m'engueule parce que je fais mine de photographier son étalage jusqu'au type qui m'a traité de connard parce que je visais son chien. Ça devient de plus en plus dur de faire de la photographie de rue ou même de la photo en général, entre les gens qui se sentent agressés par l'objectif et les vigiles en tous genres qui ne trouvent rien de plus fun que de vous empêcher de photographier quoi que ce soit. Rester poli, leur expliquer gentiment c'est ce que je fais, je ne peux pas simplement remballer mon appareil et me tirer. Ça me met en colère ces âneries. Pourtant quand on voit que les gens se sentent agressés quand on les regarde dans les yeux on comprend que les regarder avec un objectif les mettent hors d'eux, n'empêche, ça signifie qu'un jour faire des photos de rue sera interdit ou sévèrement limité.