mardi 30 septembre 2008

bailout or not bailout?

Un grand nombre de députés à la Chambre des Représentants américaine sont en campagne électorale, pour leur propre réélection. Rappelons que la Chambre est renouvelée entièrement tous les deux ans les années paires. Les élections sont dans cinq semaines. L'opinion publique est plutôt contre le plan de sauvetage du président Bush, il est considéré comme un don sans contrepartie (de 700 milliards de dollars) avec l'argent du contribuable aux richards de Wall Street qui ont pris des risques inconsidérés. C'est donc en partie par crainte de la colère de leurs électeurs qu'une majorité des députés du parti Républicain ont voté contre le plan de sauvetage en l'état. Mais en faisant ça ils ont joués perso, comme on dit chez nous. D'abord ils ont joué leur intérêt à court terme contre celui de la nation à long terme. Ils ont mis en danger la candidature de McCain en ne suivant pas les conseils de celui-ci qui s'était, bien imprudemment, beaucoup investi dans l'affaire, en le mettant en porte à faux et en le faisant passer pour quelqu'un qui ne contrôle rien et surtout pas ses troupes. Les députés républicains n'en ont plus rien à faire de Bush, celui-ci les a mis dans la panade, il est en fin de mandat, son impopularité record risque d'influencer leur élection et de toutes façons l'opinion ne lui fait plus confiance sur rien. Autant laisser les Démocrates se salir les mains avec le plan Paulson, puisqu'ils ont la majorité à la Chambre et au Sénat. Bon, c'est irresponsable et à courte vue, certes, c'est une sorte de sauve-qui-peut et après-moi-le-déluge pour les Républicains.

Sur le plan de la politique politicienne les députés "félons" accusent Nancy Pelosi, la présidente Démocrate de la Chambre des Représentants d'avoir fait un discours partisan et insultant pour la politique de Bush juste avant le vote fatal, heurtant la sensibilité des députés et les incitant à voter non! Cette accusation, largement reprise par la presse est d'un ridicule achevé parfaitement bien relevé par le député Barney Frank, l'un des négociateurs :
"Here's the story. There's a terrible crisis affecting the American economy. We have come together on a bill to alleviate the crisis. And because somebody hurt their feelings, they decide to punish the country. I mean, I would not have imputed that degree of pettiness and hypersensitivity"

La conséquence de l'échec du "bailout" (c'est ainsi qu'on appelle le plan de sauvetage de M$700) peut-être le gel du crédit. Ce qui aurait bien sûr d'énormes conséquences en terme de vie individuelle pour les américains mais bien plus encore pour les entreprises américaines. C'est pour ça que je pense que malgré l'hostilité des électeurs une solution sera sans doute trouvée à la Chambre et au Sénat, ne serait-ce que parce que la première loi n'a été rejetée que de peu et qu'il est toujours possible de rameuter quelques voix par la négociation et le compromis ou par un effort de persuasion.

Si un accord pour le "bailout" est trouvé la correction boursière d'hier ne sera plus qu'un mauvais souvenir et peut-être même un assainissement.

En attendant ne perdons pas de vue les élections présidentielles : McCain s'est mis dans de beaux draps et il va falloir qu'il rame contre vents et marées pour refaire son retard dans les cinq semaines qui restent avant les élections. Et il est peu probable que sa colistière l'aide à refaire le chemin perdu dans l'opinion, étant considéré en off par les conseillers de McCain eux-même comme inepte et ayant à faire bonne figure face à Joe Biden jeudi. À ce sujet les conseils donnés à Biden pour le débat et de laisser Palin parler et se crasher toute seule afin de ne pas avoir à subir les accusations de machisme et de condescendance. Obama est maintenant devant dans tous les sondages.

lundi 29 septembre 2008

Des nouvelles d'Amérique

Le plan de sauvetage de l'économie américaine (en gros un injection de 700 milliards de dollars d'argent public) n'a pas passé l'obstacle de la Chambre des Représentants. Ce sont les députés Républicains (tiens donc!) qui ont rejeté le plan de leur président. Le Dow Jones plonge et avec lui toutes les bourses mondiales. Ce que ça va donner pour vous et moi je n'en sais rien mais rien de bon en tout cas. Par contre d'un point de vue politique c'est intéressant, du fait que les Républicains ont rejeté la loi, ils sont en opposition à leur président et à leur candidat à la présidence. Pas très bon pour le candidat, ça. Et ce pauvre Bush qui en est rendu à s'appuyer sur la majorité Démocrate au congrès pour essayer de faire passer son plan de sauvetage! Il paye huit ans de mauvaise gestion de... tout. La présidence Bush restera dans l'histoire comme la plus mauvaise et la plus incompétente sur tous les fronts. J'espère que ces échecs inspireront les américains à voter pour le candidat Démocrate. Maintenant je pense qu'un plan de sauvetage sera approuvé à un moment ou à un autre mais ça ne sera pas sans dégâts graves pour l'économie américaine et la nôtre par conséquent.

Restons sur la campagne électorale. Je n'ai pas trouvé le débat vraiment passionnant mais j'ai été frappé par l'assurance d'Obama et par l'attitude défensive de McCain. Tout le monde ou presque déclare Obama vainqueur, mais je crois que cette notion de vainqueur n'est pas très objective, les intérêts partisans et les attentes envers chaque candidat sont trop aiguisés pour pouvoir être réalistes.

Dans les sondages Obama remonte nettement et domine franchement McCain (sondages faits avant le premier débat), la situation va probablement s'accentuer avec le rejet par les Républicains du plan de sauvetage de l'économie. On dit que les électeurs préfèrent les Démocrates quand les problèmes économiques sont ceux qui les inquiètent le plus.

Sarah Palin s'avère être absolument lamentable dans les exercices d'improvisation (c'est à dire quand son discours n'a pas été préparé à l'avance). Certes les amuseurs publics des Late Shows n'arrêtent pas de la ridiculiser mais le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle leur tend des bâtons pour se faire battre. Lors de son dernier interview avec Katie Couric, une journaliste de CBS News, Palin a été presque incroyable de nullité. L'équipe de Saturday Night Live n'a presque pas eu besoin de parodier son interview (par moment reprenant ses réponses mots pour mots) pour déclencher les fous rires. Ces jours-ci des voix se lèvent à droite pour lui conseiller de se retirer avant d'entraîner la campagne McCain dans la catastrophe. Et les ennuis ne font que commencer pour Palin, en effet jeudi elle affrontera le vétéran sénateur Joe Biden, co-listier de Barack Obama, lors du débat des candidats à la vice-présidence.

A comparer pour rire un peu, la véritable interview de Palin (des extraits au moins) :



Et sa parodie dans le Saturday Night Live:

mercredi 24 septembre 2008

did you see that? observations du jour

Les gens qui font la manche dans les voitures du métro ne se coordonnent pas. Ce matin une nouvelle venue — une petite femme brune que je n’avais jamais vu sur la ligne 12 — est passée parmi nous juste avant un habitué (un colosse moustachu à la gestuelle ample et brutale qui fait l’aller-retour toute la journée entre Montparnasse et Pigalle). Ce matin était, semble-t-il, une mauvaise matinée pour eux, et c’était dû probablement au fait qu’ils se succédaient à un bref intervalle sans le savoir, du coup ils étaient mécontent l’un et l’autre et engueulaient tous deux les voyageurs à la cantonade pour leur manque de générosité (possible, quoique ce matin à mon avis c’était la concurrence leur principal problème, il est possible aussi qu’ils souffrent comme tout le monde, ou enfin comme beaucoup, de la crise économique et financière et de la stagnation du pouvoir d’achat et du mauvais moral des ménages).

Le potage pékinois de mon chinois favori comme cantine de midi a un peu gout de dégueulis, je n’en prendrais plus.

J’ai traversé quatre fois Paris aujourd’hui selon l’axe nord-sud, en métro.

Il devient parfois difficile de distinguer les lunatiques qui délirent tous seuls et à voix haute des gens qui parlent au téléphone mains-libres dans la rue. Parfois même on se pose sérieusement la question, on tend l’oreille, on examine sous divers angles mais on n’arrive pas à dire si ce que dit le personnage qu’on a en face de nous ou à coté est de la pure logorrhée ou une discussion avec un correspondant téléphonique.

mardi 23 septembre 2008

science non-fiction

La divine providence a parfois besoin d'un petit coup de pouce :
Aviation Week reports that Eagle-1 SIDM autonomous surveillance platforms orbited on high above Lourdes, providing what is often profanely referred to in military circles as the "god's eye view" of the surrounding terrain - and the ability to call down terrifying hammerblows of destruction from the skies using laser target-designation systems. Batteries of Crotale air-defence missiles were also on standby in the event of any impious intrusion being mounted into the Supreme Pontiff's heavenly exclusion zone.
The Register : Pope watched over by flying robots during Lourdes visit


J'entends bien ce que vous pensez :
The US Army has recently awarded a $4 million contract to a coalition of scientists, all of which will soon start developing a "thought helmet" to enable voiceless, secure communication between comrades. In theory, at least, the helmet will boast a litany of sensors that will hopefully "lead to direct mental control of military systems by thought alone." According to Dr. Elmar Schmoozer, the Army neuroscience overseeing the program, the system will be like "radio without a microphone."
Engadget : "Thought helmets" could enable voiceless troop communication

dimanche 21 septembre 2008

vice caché : je regarde Koh Lanta

Koh Lanta est un jeu télévisé de TF1, chaîne de télévision française, copié sur le principe du Survivor américain. L'émission est diffusée de façon hebdomadaire de juillet à septembre depuis plusieurs années et a toujours le même succès depuis le début, ce qui prouve que la formule est bonne et ne se démode pas. Ce n'est pas tant une émission de télé-réalité qu'un jeu à élimination des concurrents jusqu'à ce qu'il n'en reste plus que deux parmi lesquels est élu, par les participants précédemment éliminés, le vainqueur. Le principe est simple : faire vivre une épreuve de survie aux volontaires. Pour cela plusieurs procédés sont employés: (a) on prend des candidats soigneusement sélectionnés et ayant toujours vécu dans un mode de vie occidental, (b) on les emmène très loin de chez eux et (c) on les isole de leur famille et de leur milieu, (d) du jour au lendemain on les prive du confort le plus simple et surtout de nourriture, (e) on les force à vivre en communauté étroite avec des congénères qu'ils ne connaissent pas et enfin (f) on les soumets à une pression importante en leur faisant subir des épreuves du genre parcours du combattant, en les forçant à la compétition de deux équipes face à face et en les faisant s'entre-éliminer à chaque échec de leur équipe. Le choix des candidats (le "casting") doit être soigneux, il faut prendre des candidats en bonne santé physique et mentale mais représentatifs des catégories sociales qui forment la société française, sans extrêmes toutefois; il faut sélectionner des candidats qui seront capables physiquement et moralement d'aller jusqu'au bout et quelques uns qui serviront de chair à canon (qui seront éliminés dès les premiers épisodes et qui par leur incapacité à subir les épreuves et privations procureront un peu de spectacle en faisant accroire l'idée que l'aventure est extrême, dans l'esprit du téléspectateur). Tout cela est forcément un peu bidon. L'aventure n'en est pas vraiment une, les candidats sont filmés à tout instant et peuvent demander l'intervention d'un médecin au moindre bobo. La production ne cesse d'influencer les participants par la ruse et diverses contorsions pour faire le spectacle et corser le suspens. L'essentiel est que, comme pour une fiction, l'on obtienne chez le téléspectateur une suspension d'incrédulité et une impression de réalité et de suspens. Pour cela, et en dernier ressort, le montage des épisodes est très important, qui doit ménager teasings et cliffhangers...
Mais pour autant Koh Lanta reste un bon divertissement, d'un niveau très nettement supérieur à toutes les autres émissions de soi-disant télé-réalité, et, qui plus est, faite par des gens qui savent ce qu'il faut faire et qui sont compétents pour produire un spectacle de bonne qualité, qui reste aussi relativement sain et avec assez peu de concession au voyeurisme.
J'avoue que je regarde Koh Lanta fidèlement et avec plaisir depuis la première saison (c'est la seule chose que je regarde à la télé ces temps derniers). Comme au fond je suis sentimental, j'en viens toujours à m'attacher légèrement aux candidats ou du moins à certains candidats. Je marche à fond dans le piège (piège est peut-être un peu fort) des réalisateurs de ce jeu. Et quand vient la finale, chaque année, je ressens un certain sentiment de deuil (léger) à l'idée de ne jamais revoir les gens à qui je m'étais quelque peu attaché et à ne plus jamais savoir même ce qu'ils sont devenus une fois le jeu terminé.

rêve et réalité

En ce moment j'ai des rêves de vie à la campagne dans une maison en bois, dans un endroit isolé mais pas trop, dans une belle région comme la Toscane ou l'Ombrie, ou la Provence ou encore la Camargue, où le beau temps est courant, avec deux chiens et des chats. Je vivrais là solitaire, une année sabbatique, relié au monde par Internet, et j'écrirais un roman.
La réalité est que je ne supporte pas la campagne plus de trois jours et quand je suis en vacances je n'en profite pas pour écrire mais pour glander et dormir et ouvrir des blogues à tort et à travers pour les abandonner voire les oublier aussitôt créés.
Néanmoins j'y tiens à ce rêve car il a pour fonction essentielle de me donner une sorte de bulle d'air, certes totalement irréaliste et irréalisable, mais un ailleurs espérable et pensable, justement parce qu'irréaliste et irréalisable. Et donc indispensable pour supporter la guerre de tranchée de la vie quotidienne.

mercredi 17 septembre 2008

observations du jour

Micro-faits amusants et marginalement intéressants (ou pas) observés aujourd'hui :

  • cette femme âgée qui s'assoie à coté de moi sur le strapontin du métro coté porte, qui ouvre un magazine aux pages de papier glacé et qui, en se léchant le bout de l'index avant de s'en servir pour tourner la page avec une certaine violence, les fait claquer, les pages tournées, contre les pages précédentes, comme si la lecture du magazine l'agaçait.
  • ce couple de retraités qui viennent de descendre du train à la Gare Montparnasse, comme en témoigne le fait qu'ils sortent de la gare et que l'homme porte un sac en tissus écossais dans les nuances vertes et noires, et qui, au lieu d'emprunter le trottoir marchent sur la chaussée de la rue du Départ et se font klaxonner par un autobus venant en sens inverse.
  • ce type qui bavardait devant la Base Secrète et qui je crois était Pierre S. mais qui n'a pas semblé me reconnaître.
  • cette femme en face de moi dans le métro qui lisait en remuant les lèvres un petit livre très usé, écrit en hébreux.
  • ce géant, très grand et très gros, poussant une énorme bedaine devant lui, coiffé d'un canotier, vêtu d'une chemise flottant hors du pantalon et d'une veste à carreaux, qui sortait de la Tour Montparnasse.


Et une photo (pas prise aujourd'hui mais il y a quelques jours) du Lutétia, à Paris.
200809003

saudade

Je suis parfaitement d'accord avec RJ, les gens qui ont eu à faire à la dépression pour eux mêmes ou pour des proches savent que c'est une maladie très grave et très difficile à supporter, qui fait énormément souffrir les gens qui en sont affectés. C'est une maladie comme la grippe ou le cancer mais qui se manifeste presque exclusivement par une souffrance morale ou spirituelle intense et intenable et hélas presque toujours incommunicable. Les manifestations de cette maladie font qu'elle est peu prise au sérieux par beaucoup de gens, soit parce que ses symptômes sont balayés d'un revers de main par les adeptes de la rationalité, soit parce que, inconsciemment, cette maladie fait peur et qu'on craint la contagion sur son propre système qu'on sait déjà fragile. Le dépressif est souvent pénible et difficile à vivre, soit qu'il vous donne à vous-même le bourdon, soit qu'il devienne irritable ou carrément incapable de faire quoi que ce soit, ce qui le fait passer pour apathique ou paresseux. Pour avoir été pendant des années victime de cette maladie même si c'était sous une forme plus ou moins légère ou non critique, pour ainsi dire, je peux dire que jusqu'à ce que je prenne un médicament qui y a mis heureusement un terme (au dépens d'une addiction à ce médicament, un clou chassant l'autre) la maladie a affecté tous les aspects de ma vie, de façon durable même et je suis grandement au fait des effets de la dépression à la fois sur la personne du déprimé et sur son entourage. Mes crises de cafard intenses ne rencontraient que rarement la compassion par exemple, mais plutôt l'agacement et les reproches ce qui renforçait la culpabilité même d'être dans cet état et le dégoût de soi qui va avec. Mon anxiété était presque toujours reçue avec moquerie ou indifférence (j'étais complètement dingue et c'était tout) et mon entourage était persuadé que c'était la seule façon de réagir à mes crises anxieuses certes exagérées mais contre lesquelles ni eux ni moi ne pouvaient rien. Pourtant, malgré les conseils de "te secouer", "faire un peu d'exercice, ça ira mieux", "penser à autre chose", "arrêter d'être aussi égoïste et de ne penser qu'à toi" (parmi les conseils les plus bienveillants), je n'arrivai pas à m'en sortir et seule une action médicale m'a permis d'émerger la tête de l'eau (et encore ai-je été chanceux sur ce coup là, puisque le médicament prescrit m'a remis d'aplomb, alors que chez certains aucun médicament ne fait d'effet ou du moins d'effet durable). Cette incapacité de l'entourage à prendre en compte que le dépressif est atteint d'une maladie grave ajoute au mal dépressif, c'est injuste mais c'est ainsi.

Je ne sais pas si c'était le cas pour David Foster Wallace, il semble qu'il ait été déprimé, gravement déprimé, depuis 20 ans — ce qui ne serait pas étonnant étant donné la façon particulièrement réaliste et profonde et subtile dont il écrivait sur la dépression et le suicide, révélant une connaissance étendue et, pour ainsi dire, personnelle de cette maladie — mais qu'il tenait sa maladie la plupart du temps en respect, pour ainsi dire, sauf les derniers temps où, semble-t-il, la maladie avait repris le dessus. Je dois dire que depuis que j'ai appris sa mort, je n'arrête pas d'y penser, d'une façon mal formée et trop fragmentaire pour être décrite ici. Il serait mort d'un infarctus ou d'un cancer ça n'aurait pas été pareil, mais là il s'est suicidé et même pendu, et ça fait résonner en moi des souvenirs. Et bien que des milliers de gens, des anonymes, se suicident, hélas, chaque jours ça ne relativise pas, pour moi, le suicide d'un écrivain que j'estimai parmi les plus talentueux et qui par ses écrits avait le don de me parler directement (ainsi qu'à tous ses lecteurs admiratifs) et de me faire voir les choses différemment. En même temps je m'interroge sur mon attachement aux écrivains que j'aime, aux écrivains au-dessus de tous les autres, au point que leur disparition m'affecte — d'une façon différente et plus légère que celle d'un proche — mais m'affecte quand même, une sorte de saudade, pour ainsi dire. Dans le temps j'avais été affecté par la disparition de Sartre ou de Raymond Carver par exemple. Les écrivains qu'on aime, quand ils meurent, ils vous brisent le coeur!

mardi 16 septembre 2008

DFW

Le webmagazine de Dave Eggers "McSweeney" change son titre en "Timothy McSweeney Is Devastated And Lost" en l'honneur de David Foster Wallace et publie sur sa page d'accueil des témoignages et des hommages sur l'écrivain qui s'est suicidé vendredi dernier.
The Literary Saloon compile les liens vers nécrologies et articles sur DFW, parmi lesquels ces très nombreux hommages
dfwb.jpg

dimanche 14 septembre 2008

syzygie

En général le dimanche n'est pas une bonne journée pour moi. Je n'aime pas les dimanches et c'est sans doute parce que quand j'étais enfant puis adolescent les dimanches étaient particulièrement tristes et ennuyeux, surtout les dimanches soirs. La bourgeoisie de province a ceci de terrible que le dimanche est un jour où il est quasiment recommandé de s'ennuyer en famille, après la messe le matin, et de temps à autres s'appuyer une visite culturelle, les joyaux de notre beau pays, mais pas trop loin du domicile, pour moi donc ce furent les châteaux de la Loire à qui je voue depuis lors une vive détestation.

200809014


J'ai découvert ce matin en lisant les informations que celles-ci étaient particulièrement sinistres et tragiques, bien trop pour un dimanche matin, avec la mort de David Foster Wallace (un écrivain que j'admire énormément), un accident d'avion en Russie, une vedette qui coule dans la Seine au pied de Notre-Dame et fait deux noyés, les suites du passage de Ike à Houston, et le fait que maintenant McCain a dépassé Obama en nombre de délégués potentiels (de peu mais le fait est là!). Il y a des jours où l'on ne devrait pas se lever et surtout pas regarder les actualités (j'aime bien ce terme "actualités" pour désigner les news, ça fait un peu vieillot, comme les réclames pour désigner la publicité, les souliers pour désigner les chaussures). Qu'est-ce qu'il y avait dans les astres ces jours derniers, une syzygie?

J'ai regardé des passages de l'interview (unique) de Sarah Palin par Charlie Gibson de ABC et c'était atterrant, ou plutôt c'était exactement ce à quoi il fallait s'attendre de Palin et pourtant elle avait dû être longuement préparée et Charlie Gibson est un gentil garçon, une sorte de PPDA américain, qui ne pose pas de questions pièges. On se prend à rêver d'un interview par un type du genre de Jimmy Paxman, bien connu pour ses questions à la limite de l'insolence voir au-delà de ces limites. Mais même interrogée par Charlie Gibson, Palin a réussi à démontrer que si elle devenait un jour (et cette hypothèse n'est pas tirée par les cheveux) présidente des Etats Unis, la planète entière aurait du soucis à se faire.

Cette après-midi une bonne séance de travail manuel à Cachan, arrachage de tapisserie et rebouchage de trous. Satisfaisant.
Retour par la Porte d'Orléans où il y avait une lumière vespérale magnifique.

200809012

le pont d'Arcueil

200809010

Il est là cet aqueduc, imposant, enjambant la banlieue, relief unique d'un paysage ordinaire de petits immeubles et de pavillons serrés les uns contre les autres.

David Foster Wallace

L'écrivain américain David Foster Wallace est mort à 46 ans. Il s'est apparemment suicidé chez lui en Californie.
Il nous laisse ses livres dont on aimerait qu'ils soient plus traduits en Français (à ce jour seuls un recueil de nouvelles et un recueil d'essais sont publiés en France).
J'aimais beaucoup DFW, j'ai lu quasiment tous ses romans et nouvelles et aussi ses essais qui étaient tous des monuments d'intelligence et d'humour. Encore un tout bon qui s'en va.

samedi 13 septembre 2008

sous le pont d'Arcueil

Des nouvelles de Houston : Y. m’a appelé au téléphone il y a deux heures pour me dire qu’ils étaient tous les cinq sains et saufs. La maison n’a pas subi de gros dégâts, un arbre est tombé sur le toit puis a roulé du toit dans le jardin. Il paraît que dehors il y beaucoup de choses de cassées et des débris partout : poteaux électriques, arbres, panneaux, etc. Ils n’ont plus d’électricité et ne savent pas quand ça va re-fonctionner. Quand on a vu comment étaient fichues les installations électriques aux USA on ne peut s’étonner de les voir s’effondrer au premier coup de vent, à fortiori un ouragan de catégorie 2.

Donc cette après-midi je suis allé aider une autre partie de ma (pléthorique) famille a retaper la maison qu’ils viennent d’acheter à Cachan. Il s’agit dans un premier temps de décoller les papiers peints sales et hideux qui couvrent les murs. J’ai pris le train à la Gare du Nord, en passant chez Paul sur la mezzanine de la Gare souterraine pour avaler un sandwich sans goût et une tarte au citron. Dans le train j’étais assis près d’un couple de quarantenaires, lui parlait très fort mais, le nez dans mon livre, je n’ai pas fait attention à ce qu’il disait. Et puis tout d’un coup je me suis rendu compte qu’il ne parlait plus, je me tourne et je les vois qui s’embrassent passionnément, enlacés, sur le siège de l’autre coté, par rapport à moi, de l’allée centrale, si passionnément d’ailleurs que je me suis demandé s’ils n’allaient pas passer à l’acte, là, sur la banquette du RER. C’était invraisemblable. Fort heureusement j’arrivais à Arcueil - Cachan et je les ai laissé à leur intimité. J’aime bien Cachan, c’est une banlieue banale mais traversée par un aqueduc immense, le fameux (?) pont d’Arcueil. C’est vrai qu’il est beau cet ouvrage d’art et admirable, il enjambe gracieusement la vallée de la Bièvre. Nous avons bien travaillé, enlever la tapisserie est assez plaisant, je trouve, c’est du saccage utile assez jubilatoire et, comme ça ne sollicite pas trop l’attention, ça permet de penser à autre chose en travaillant et de rêvasser. Moi qui répugne aux travaux manuels j’ai passé une bonne après midi.

allo, Houston?

Il est 7 heures du matin à Houston et je suis un peu inquiet pour Y., C. et les enfants qui sont là-bas dans leur maison sous la tempête. Ils ne sont plus reliés à Internet, et n’apparaissent donc plus sur Skype, car ils ne doivent plus avoir d’électricité. Les informations disent que la majeure partie de la population n’a plus l’électricité. Ce qui m’embête c’est que personne ne sait quand ils auront de nouveau du courant pour nous dire si tout va bien. D’après les cartes météo ils ne devraient pas essuyer le gros de l’ouragan, ils habitent à l’ouest de Houston et on ne prévoit pas de vents à plus de 140 km/h dans leur secteur (enfin c'est déjà beaucoup et là-bas les maisons sont en bois, les murs peu épais) mais il y a aussi la pluie torrentielle et les arbres qui peuvent tomber sur la maison, les vitres qui peuvent exploser (bien qu’ils me disaient hier qu’elles étaient en Plexiglas, les vitres), les transformateurs qui explosent et mettent le feu aux alentours et tous les accidents qui peuvent arriver par un temps pareil. Y. est mon neveu (le fils de ma soeur ainée) mais je le considère, et je crois que c’est réciproque, comme mon frère, il est plus jeune que moi de seulement 12 ans, C. est sa femme, J. l’ainé de ses enfants aura 8 ans en décembre, P. le second a 5 ans et la petite C. a six mois. Ils habitent tous à Houston depuis 1 mois et demie.

C’est tout de même intéressant cette intrusion des éléments naturels déchaînés dans une société industrielle avancée. Pas moyen de lutter contre la nature, il faut essuyer le choc et se mettre à l'abri. On pourrait penser que tout le monde est logé à la même enseigne, qu'il y a une égalité de chacun face aux forces naturelles, mais non: le niveau de préparation et d’organisation est très différent selon les endroits, par exemple. A Houston ça semble bien organisé et les gens semblent bien informés alors qu’à la Nouvelle Orléans ça m’avait tout l’air d’un vaste foutoir. Bien sûr ce n’est pas le même État, la même population, la même organisation. À la Nouvelle Orléans ils ont une réputation de je-m’en-foutisme et de laisser-aller. Les gens sont plus pauvres aussi, à la Nouvelle Orléans. Cette année pour le passage de Gustav ils semblaient mieux organisés. C. me disait avant-hier que l’ambiance dans les supermarchés à la veille de Ike lui rappelait l’Angola (où ils ont habité deux ans) juste avant une pénurie! Dans la crise tout le monde régresse un peu, voire même beaucoup pour certains. Il parait que dans les zones à évacuer près de 40% des résidents sont restés chez eux. Je ne sais pas si l'on doit mettre ça sur le compte de l'ignorance, de l'irresponsabilité ou du courage. Sans doute un peu des trois. Ça doit être terrible de quitter sa maison et toutes ses affaires sans savoir si on va les retrouver. Vous me direz : ils n'avaient qu'à pas habiter à cet endroit en premier lieu et c'est certainement vrai, mais il y a sans doute des gens qui habitent là parce qu'ils ne peuvent pas habiter ailleurs, les pauvres en particulier. N'empêche, Galveston a déjà essuyé plusieurs ouragans terribles qui ont fait des dégâts considérables et des victimes, mais les gens continuent d'y vivre, d'y construire. Fatalisme? Défi envers la nature? Attachement fort pour un lieu en dépit de tout? Je ne sais pas. J'ai tendance à y voir une certaine indifférence quant à l'avenir, une focalisation sur l'ici-et-maintenant et un refus de prendre en compte les éléments naturels qui me semblent caractéristiques de la mentalité commune américaine. Regardez comment est construit San Francisco par exemple : sans prise en compte du relief pour le dessin des rues et sur une faille sismique très active qui a déjà causé des destructions et des victimes. "This is the place" comme a dit Brigham Young à ses pionniers mormons : c'est là l'endroit et peu importe les inconvénients, on s'installe où on veut et l'on ne va pas se laisser embêter par les éléments, on ne va même pas en tenir compte. On retrouve cette idée un peu partout dans la société américaine. Los Angeles dans une cuvette sans vents et sur un terrain mou et agité de chocs sismiques, New Orleans construite dans un polder mal protégé des eaux, etc. Ce n'est pas comme s'ils n'avaient pas le choix. Les Hollandais n'ont pas le choix d'habiter sous le niveau de la mer, les Napolitains n'ont pas le choix de vivre à l'ombre d'un volcan, les Cubains ou les Haïtiens n'ont pas le choix de vivre sur leurs îles exposées aux ouragans. D'une certaine manière cette idée américaine me plaît bien, quoique irresponsable et méprisante pour la nature, ça fait partie de ce qui m'étonne et m'intéresse dans ce pays.

jeudi 11 septembre 2008

nom de scène

J'ai lu dans un texte de David Sedaris que pour se trouver un nom de scène il fallait prendre son deuxième prénom et le nom de la première rue où l'on a vécu, ce qui fait pour moi Daniel Rabelais. Ça sonne bien, ma foi. Je me suis demandé s'il y a beaucoup de gens qui s'appelaient Rabelais en France. J'ai cherché dans les Pages Blanches et j'ai trouvé de nombreux commerces et établissement scolaires qui portaient le nom du seul Rabelais célèbre - François - mais aucun particulier ne semble porter ce nom.

Ike

Ma petite famille à Houston, Texas se prépare à recevoir l'ouragan Ike. Un catégorie 2 ou 3 sur l'échelle de Saffir-Simpson. Ils n'habitent pas dans une zone d'évacuation obligatoire ou conseillée donc ils vont rester chez eux en attendant que ça se passe. C'est d'ailleurs ce que conseillent les autorités du Harris County pour les gens qui ne sont pas dans des zones inondables. Ils ont acheté des provisions, rempli les baignoires d'eau, acheté des lampes, des piles et des bougies. J'avoue avoir pensé que je n'aimerais pas en être réduit à boire l'eau de la baignoire, mais j'espère qu'ils ont fait des réserves d'eau potable par ailleurs. Les enfants n'ont pas école et la boite de mon neveu a mis ses employés en congés demain vendredi. La maison devrait résister aux vents qui sont prévus à près de 150 km/h en rafale dans leur secteur. Tout m'a l'air remarquablement organisé et préparé pour l'arrivée de l'ouragan, ça n'a pas du tout l'aspect de bazar de La Nouvelle Orléans.
Le seul ouragan que j'ai connu est celui qui est passé sur la France fin 1999, et encore je n'étais pas à Paris quand ça s'est passé mais plus au sud en Touraine. Il parait que le vent avait soufflé dans les 170 km/h. Ça avait cassé une porte fenêtre chez moi et pas mal de fenêtres de l'immeuble qui n'avaient pas été protégées par des volets et qui étaient exposées plein ouest.
Croisons les doigts.

jeudi 4 septembre 2008

noeuds

Il faut absolument que j'aille voir le médecin demain, non pas que je sois malade, je suis en pleine forme et très rarement malade et même quand je le suis, ce qui est rare, je ne le suis pas gravement, mais ce qui est ironique c'est que je sois obligé d'aller voir le toubib pour qu'elle me prescrive des médicaments qui me sont indispensables pour aller bien. Bon, j'aime ces noeuds à la Ronald Laing, finalement: pour ne pas être malade je dois voir le médecin alors que je ne suis pas malade mais pour qu'elle me prescrive des médicaments sans lesquels je serais malade, donc si je ne vois pas le médecin je suis malade et si je le vois en bonne santé je ne suis pas malade.
Le problème est que j'aime bien mon médecin mais je déteste allez chez elle. Pour une raison psychique, entièrement. Or ma santé psychique (pour simplifier) est liée aux médicaments qu'elle me prescrit lors de ces visites tant redoutées.
Et pour couronner le tout, un grand nombre de gens pensent (à tort) que je suis hypocondriaque et que je suis tout le temps fourré chez le médecin, alors qu'en fait je ne vais la voir que deux à quatre ou cinq fois par an (deux, cette année), ce qui est plutôt raisonnable, et 99% du temps pour qu'elle renouvelle simplement la prescription précédente. Je suis de cette espèce d'hypocondriaque qui s'inquiète pour sa santé mais a encore plus peur des médecins.

mercredi 3 septembre 2008

next stop : Big Apple

New York Oct. 2007

New York Oct. 2007


Je commence à préparer mon prochain voyage à New York City, qui aura lieu (nouvelles dates) dans la deuxième quinzaine d'octobre, pour sept jours. Je ne sais pas encore exactement la date, j'attends la réponse d'un éventuel co-voyageur. Anyway, ce voyage sera un voyage photo et j'ai remis le nez dans mes images de l'année dernière qui m'ont servie pour le Nero Wolfe (mais pour le Nero ça n'a été que du noir et blanc — ce n'était pas un travelogue au Texas, aussi !) et j'en ai ressorti quelques unes, attendez-vous à les retrouver ici les jours prochains.
Elles sont pas mal, en couleur, hein?

la citation de Pynchon du jour

The reality is in this head. Mine. I'm the projector at the planetarium, all the closed little universe visible in the circle of that stage is coming out of my mouth, eyes, and sometimes other orifices also.
--The Crying of Lot 49

mardi 2 septembre 2008

grand mère Sarah

La campagne électorale américaine est décidément pleine de surprises. en fait c'est une sorte de grand spectacle avec son suspens et ses rebondissements. Ce qui est un peu effayant d'ailleurs puisque l'élection désignera le patron du pays le plus puissant de la planète. Mais à la limite, cet enjeux même ajoute du piment au spectacle.

Donc la Convention Républicaine s'est ouverte hier, perturbée par l'atterissage de l'ouragan Gustav sur les côtes de Louisiane. Plutôt que d'entrer en compétition avec l'ouragan pour le temps d'antenne, les Républicains on préféré transformer le premier jour de la convention en une collecte de charité envers les victimes potentielles du cyclone. Mais les Républicains ont aussi choisi ce jour médiatiquement chargé pour révéler un fait un peu gênant concernant la nouvelle colistière de John McCain, Sarah Palin : la fille de celle-ci, Bristol Palin, mineure de 17 ans et célibataire est enceinte de 5 mois. Pour une candidate qui prône la morale chrétienne stricte et l'abstinence, qui est farouchement contre la contraception ça fait un peu désordre. D'autant qu'elle ne prône pas seulement cette morale pour elle même et sa famille mais aussi pour la société en général. Les spin-doctors du GOP employaient hier toute leur énergie à essayer de tourner cette révélation à leur avantage. Les Démocrates répondaient habilement à cette nouvelle par une variation de la vieille ritournelle bien connue chez nous par le sketch des Inconnus : "ça-ne-nous-regarde-pas". Et ce n'est pas tout : on commence à apprendre des choses intéressantes sur Madame le gouverneur Palin. Qu'elle est melée à une histoire de trafic d'influence pour laquelle elle a même loué les services d'un avocat; qu'avant d'être contre et de faire abandonner le fameux projet surnommé "bridge to nowhere" (projet pharaonique ($398 millions) de construction d'un pont entre la ville de Ketchikan en Alaska (7 368 habitants) et l'île voisine qui héberge son aéroport, destiné en fait à capter de l'argent fédéral) et de s'en vanter comme un haut fait, elle avait été tout à fait pour et qu'elle n'a tourné casaque que quand il s'est avéré que la part de financement fédérale était moindre que prévu; qu'elle a augmenté les impôts locaux de la petite ville dont elle était maire, et ainsi de suite. Les journalistes d'investigation se régalent. Et tout le monde de se demander comment l'équipe électorale de McCain a préparé le choix de la colistière. En la matière on cite l'exemple de la campagne de Kerry lorsqu'il avait choisi Edwards comme co-listier : une enquête précise et fouillée avait été conduite sur la personne d'Edwards et tous ses antécédents personnels et professionnels et un collège d'avocats et de spin-doctors avait préparé un argumentaire complet sur les réponses à apporter à toutes les attaques possibles et imaginables contre la personnalité, la morale et la carrière du candidat. Ce processus s'appelle "vetting" en langage politique US. Il semble clair que la sélection de Palin a été un coup de poker ou un coup de tête plus qu'un processus longuement instruit et mûri. La façon dont Palin a été choisie comme co-listière en dit par ailleurs long sur la façon de travailler et du candidat et de son équipe de campagne. McCain a une réputation de non-conformiste, de rebelle, mais il est aussi réputé pour ses coups de tête et ses coups de gueule, un type impulsif qui ose tout. En choisissant Palin sans la connaître vraiment, sans avoir minutieusement vérifié ses antécédents, McCain montre à la fois qu'il est anti-conformiste mais aussi qu'il est sujet aux décisions à l'emporte-pièce, irréfléchies et désinvoltes, ce qui n'est pas recommandé pour un futur président des USA. Kevin Drum fait un intéressant commentaire sur la mentalité des stratèges républicains qui auraient, selon lui, cédé à l'impulsion de faire un coup, un bon tour aux Démocrates pour leur voler la vedette et le temps d'antenne, s'attirer l'électorat des femmes déçues de la défaite d'Hillary Clinton lors des primaires Démocrates et contenter l'extrême droite chrétienne évangélique. Cette manoeuvre est en plus destinée à mettre dans l'embarras les Démocrates et Joe Biden en les mettant sur la corde raide vis à vis de Palin car au moindre signe de condescendance ou de paternalisme ils seraient immédiatement traités de sexistes. Un coup de billard à trois bandes.

Reste à savoir si la candidate à la vice-présidence ne traînera pas des casseroles qui finiront par gêner McCain ou ne fera pas quelques gaffes énormes, vu son manque d'expérience politique et le stress et l'attention permanent, à ce qu'on dit, qu'exige la campagne électorale.

lundi 1 septembre 2008

hurricane season

Gustav a atterrit exactement là où le Centre des Ouragans de la météo américaine l'attendait depuis 3 jours, près de Cocodrie en Louisiane, dans le delta du Mississippi. mais sa force n'était plus celle qu'on imaginait et c'est un ouragan de catégorie 2 sur l'échelle de Saffir Simpson (qui en compte 5) qui a touché les côtes de Louisiane. Avec des vents de 170 km/h quand même et des rafales encore plus fortes et des pluies diluviennes. La marée de tempête est encore attendue, elle pourrait être entre 10 et 14 pieds plus haute que la normale (de 3 à 4 mètres). Pour le moment les digues de New Orleans tiennent le coup.
Houston n'aura qu'un peu de pluie et un peu de brise.
La saison des ouragans s'annonce tonique en Atlantique. La tempête tropicale Hannah vient de se voir re-qualifiée en ouragan de catégorie 1, pour le moment c'est sur les Bahamas que ça se passe, la NOAA prévoie qu'elle remonte vers le nord, peut-être vers la côte Sud-Est des USA.
Enfin une nouvelle dépression tropicale vient de faire son apparition (pour le moment elle n'a pas de nom, on l'appelle simplement la dépression tropicale numéro 9) pas loin de Hannah.
À suivre.