lundi 30 juin 2008

escapades

Paris, Jardins du Luxembourg
Jardins du Luxembourg


Dans les Jardins Atlantiques des militaires en patrouille faisaient une petite pause à l’ombre en baissant jusqu’aux chevilles les grosses chaussettes de laine qu’il portent dans les rangers. Il est vrai qu’ils devaient avoir bien chaud, il faisait bien 26° à l’ombre dans ces jardins abrités du vent (les vents évitent les jardins encaissés entre les immeubles et s’engouffrent dans la rue du Commandant Mouchotte à coté, toujours balayée et parfois violemment comme une rue de Manhattan). Ces soldats plus habitués aux manœuvres, à crapahuter dans la campagne, qu’aux patrouilles quasiment statiques en pleine ville (dans les gares essentiellement) doivent profondément s’ennuyer. J’ai vérifié en passant que leurs FAMAS n’étaient point munis de chargeur, on n’est jamais trop prudent, une erreur est vite arrivée comme on vient de le voir à Carcassonne où un para un peu étourdi à fauché à balles réelles une quinzaine de badauds.

Paris, Jardins du Luxembourg
Jardins du Luxembourg


Les Jardins Atlantiques sont une curieuse réalisation : construits entièrement au-dessus de la gare Montparnasse, sur un socle de béton donc, on y fait pousser des arbres. C’est un espace vert assez joli, aux vastes pelouses « à la française » qu’on peut fouler et où, même, on peut s’asseoir sans craindre les foudres des gardiens. Les employés des centaines de bureaux divers, dont ceux de la Base Secrète, s’y rendent à midi pour y pique niquer à l’anglaise, vestes tombées ; on y voit des salarymen entièrement vautrés sur les pelouses et quelques mémères bronzantes, déjà cramées par le soleil, à la peau marron ressemblant à celle du lézard et qui mettent la dernière main à leur cancer de la peau. Tout un coté des jardins est occupé par des cours de tennis très fréquentés à l’heure des repas. Juste à coté sont les studios de iTélé, la chaine d’information continue, devant la porte desquels il n’est pas rare d’observer un présentateur relativement célèbre en griller une ou une Mégane à macaron et chauffeur, ayant amené un quelconque officiel, ou un ministre, passer à la télé. La chose assez étrange dans ces jardins est qu’on y entend les bruits de la gare Montparnasse, en dessous, qui montent par les évents qui percent ici et là le socle de béton recouvert de terre et qui servent à aérer la gare, annonces, jingles, crissement des freins des TGV qui entrent en gare, grondement soudain des moteurs électriques des locomotives, se mêlant au chants des oiseaux et aux cris des enfants qui jouent sur les pelouses et aux sons des balles de tennis rebondissant sur les cours de béton. L’immense immeuble d’appartements à l’Est des jardins m’a longtemps fait de l’œil. Je veux dire par là qu’il m’a longtemps fait envie d’y habiter et toujours maintenant, et même plus encore, que je travaille juste à coté. Je vois comme une bénédiction, l'idée d’habiter à quelques mètres de mon travail. L’immeuble me plait car il est haut (les appartements d’en haut doivent avoir une vue magnifique), qu’il est dans un quartier agréable et animé, qu’il donne à l’Ouest sur les Jardins Atlantiques, qu’il est à coté de la gare Montparnasse (ma gare de référence, si j’ose dire, étant donné que mes seules sorties de Paris se font par là – si j’excepte mes escapades américaines qui, elles, se font par le nord !), qu’il est esthétiquement réussi et que les appartements (on les voit, c’est un immeuble tout de verre vêtu) semblent clairs et confortables. Il passera sans doute pas mal d’eau sous les ponts avant que je puisse songer à louer un appartement dans cet immeuble, voire à en acheter, mais je ne m’avoue pas vaincu et je serais prêt à faire de gros sacrifices en espace vital pour réaliser ce souhait.

Paris, Jardins du Luxembourg
Jardins du Luxembourg


A propos d’escapade américaine j’ai consulté les prix des billets d’avion entre Paris et New York les deux premières semaines d’août et, à ma grande surprise, les prix sont à peu près le double de ce qu’ils sont hors saison, je me vois donc dans l’obligation « économique » de repousser ma visite annuelle dans ma ville d’élection à la fin septembre (du 20 au 28 exactement), dates auxquelles les prix des avions redeviennent décents (et où le climat new-yorkais sera probablement plus décent aussi qu’au mois d’août). Cette perspective m’attriste et m’enchante : m’attriste parce qu’il va falloir attendre encore 3 mois alors que je suis en manque de NYC au point de lire compulsivement Gothamist plusieurs fois par jour, au point de trainer partout avec moi le livre de David Bradford « Drive By Shootings » ; m’enchante pour des raisons évidentes, j’adore New York, cette ville me fascine, je m’y sens bien, je crois que je pourrais facilement y habiter (à condition d’avoir de l’argent !) et c’est le paradis des photographes urbains.

Paris, boulevard St Michel
Boulevard St Michel


Longue promenade ce soir en sortant de la Base : rue de la Gaieté, rue Edgar Quinet, Boulevard Raspail puis la longue remontée de l'Avenue Denfert Rochereau, jusqu'à la Closerie des Lilas, les jardins de l'Observatoire et le Luco et la descente du Boul' Mich' jusqu'au métro St Michel. Temps superbe et lumière très blanche. WiFi libre avenue Denfert Rochereau. Curieux comme les jardins intérieurs de la Fondation Cartier ont l'air à l'abandon.