jeudi 2 août 2007

des gens

J'étais à coté d'eux dans le TGV l'autre jour en revenant de Paris. Dans le même compartiment. Lui, la cinquantaine portant bien, le cheveu gris, élégant, pas gras, lunettes très à la mode, détendu. Elle, très 'executive woman', la ligne, les gestes rapides et efficaces de la femme qui sait ce qu'elle veut, de la professionnelle, élégante tout en restant 'casual', un maquillage léger mais visible, lunettes dernier cri mais pas excentriques. Le fils enfin, jeune homme d'environ 16 / 17 ans, les dents parfaites et ultra-blanches, la peau du visage impeccable (pas comme ces adolescents boutonneux et pourris de comédons!), le sourire du garçon épanoui, qui s'entend à merveille avec des parents dans le coup. Le père sort ses outils de voyage : magazines de voile, le dernier roman de Lucia Extebarria. La mère sort de son fourre-tout savamment négligé de marque Vuiton une pile de magazines : Times, Vanity Fair et quelques 'prints' de pages web agraphées ensembles. Le jeune gars bavarde de yachting avec son père, j'apprends qu'ils ont un bateau au port de St Martin de Ré et une maison, aussi, sur l'île de Ré (la classe!). Le fils sort un iPod — évidemment, pas un vulgaire lecteur mp3 — et se le branche sur les oreilles. Sa mère lui dit "si tu veux Internet je te passe mon Mac et mon téléphone portable". Et de joindre le geste à la parole, elle lui tend son MacBook, adorable petit objet blanc que toute la famille admire lorsqu'il traverse le compartiment de mains en mains. Le fils se connecte au World Wide Web en utilisant le cellulaire de maman (un bel objet aussi, très féminin). Ils sont les parfaits bourgeois parisiens branchés. J'imagine bien qu'elle est journaliste et lui architecte (ou ce genre de professions libérales). Je sors mon iPod, c'est remarqué par des regards en coin. Eux aussi m'observent à la dérobé. L'iPod leur a donné des éléments pour me cataloguer tout comme je viens de le faire avec eux!